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21 ministres écartés , 13 reconduits : les chiffres clés et les dessous du Gouvernement Faure Gnassingbé sous la Ve République

21 ministres écartés , 11 reconduits : les chiffres clés et les dessous du Gouvernement Faure Gnassingbé sous la Ve République

Après quatre mois d’attente, le président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a dévoilé le 8 octobre 2025 la composition du premier gouvernement de la Ve République togolaise.
Une équipe resserrée de 27 membres, dont 10 ministres délégués et seulement 5 femmes, qui marque une rupture institutionnelle majeure : la disparition du poste de Premier ministre et la recentralisation du pouvoir exécutif à la Présidence du Conseil.

Mais au-delà du symbole politique, les chiffres et les mouvements à l’intérieur du gouvernement traduisent un rééquilibrage profond du pouvoir et une rationalisation économique rarement observée depuis 2005.

Un gouvernement plus compact : 27 ministres au lieu de 34

Le nouveau gouvernement compte 27 ministres, contre 34 dans l’équipe sortante conduite par Victoire Tomégah-Dogbé.II
Soit 7 postes supprimés, équivalant à une réduction de plus de 20 % de la taille de l’exécutif.

👉 Sur le plan institutionnel, cette contraction traduit la volonté de “faire plus avec moins”.
👉 Sur le plan budgétaire, la différence n’est pas anodine : si l’on estime qu’un ministre perçoit en moyenne 2 millions de FCFA par mois, hors avantages et frais de représentation, cela représente une économie directe de 168 millions FCFA par an (2 000 000 × 7 × 12).

Et encore, ce calcul ne prend pas en compte :

Les coûts logistiques (véhicules de fonction, carburant, primes, logements, gardes) ;

Les charges d’encadrement (directeurs de cabinet, conseillers, chauffeurs, etc.).

En réalité, la réduction du format gouvernemental pourrait représenter près de 500 millions FCFA d’économie annuelle sur le seul fonctionnement administratif de l’exécutif.

. 21 ministres écartés : la fin de l’ère Tomégah-Dogbé

La Ve République s’ouvre avec une recomposition brutale :
parmi les 34 membres du précédent gouvernement, 21 ne figurent plus dans la nouvelle équipe.

Les départs les plus notables :

  • Victoire Tomégah-Dogbé, ex-Première ministre (poste supprimé)
  • Damehane Yark, ex-ministre d’État, poids lourd de la Sécurité
  • Edem Tengue, ex-Pêche et Économie maritime
  • Christian Trimua, ex-secrétaire général du gouvernement
  • Katari Foli-Bazi, ex-Environnement
  • Guy Mipamb Nahm-Tchougli, ex-Garde des Sceaux
  • Lidi Bessi-Kama, ex-Sports

C’est une sortie massive de visages familiers, certains en poste depuis plus d’une décennie.
Une manière pour Faure Gnassingbé d’imprimer une rupture générationnelle et un virage technocratique.

14 nouvelles têtes, une gouvernance plus technocratique

Sur les 27 membres du nouveau gouvernement, 14 font leur entrée — soit plus de la moitié de l’équipe.

Parmi eux :

Badanam Patoki, ministre de l’Économie et de la Veille stratégique — un poste inédit inspiré des “war rooms économiques” asiatiques.

Martine Moni Sankaredja, ministre de la Solidarité, du Genre et de la Protection de l’Enfance.

Isaac Tchiakpé, ministre de la Culture et des Industries créatives.

Professeur Gado Tchangbedji, ministre délégué à l’Enseignement supérieur.

Kossi Barcola, ministre de l’Énergie et des Mines.

Ces profils, pour la plupart issus de l’administration, du monde universitaire ou économique, confirment un tournant managérial : le politique laisse place à la compétence.

Des femmes moins nombreuses mais mieux placées

Elles ne sont plus que 5, contre 10 dans le précédent gouvernement.

Mais leur poids symbolique s’est renforcé.

MinistrePortefeuille
Cina LawsonEfficacité du service public et transformation numérique
Mazamesso AssihDéveloppement à la base et économie sociale
Manuella Modoukpe SantosPromotion des investissements et souveraineté économique
Martine Moni SankaredjaSolidarité, genre et protection de l’enfance
Yawa KouiganCommunication et porte-parole du gouvernement

Ces ministres contrôlent désormais les leviers clés : numérique, économie, investissement, communication et inclusion sociale.
Une évolution qualitative, même si le recul quantitatif reste frappant.

Un pouvoir exécutif resserré autour de la Présidence

L’une des grandes nouveautés institutionnelles réside dans le rattachement de plusieurs ministères stratégiques à la Présidence du Conseil :

Défense nationale

Fonction publique

Travail et dialogue social

Transports

Ce recentrage illustre la concentration du pouvoir exécutif entre les mains du chef de l’État, désormais Président du Conseil, sans chef de gouvernement intermédiaire.

C’est un tournant institutionnel : la présidence gouverne directement, assumant à la fois l’orientation et la coordination de l’action publique.

Les chiffres clés du nouveau gouvernement

IndicateurChiffreÉvolution
Membres du précédent gouvernement34
Membres du nouveau gouvernement27-7
Ministres reconduits13
Ministres écartés21
Nouvelles têtes14+52% de renouvellement
Femmes5-50%
Ministères rattachés à la Présidence4+4
Économie budgétaire estimée≈ 500 millions FCFA/angrâce à la réduction du format

En réduisant la taille du gouvernement et en fusionnant certains portefeuilles, Faure Gnassingbé amorce une réorganisation du pouvoir exécutif aussi bien politique qu’économique.

Reste à savoir si cette efficacité budgétaire s’accompagnera d’une efficacité politique.

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