Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a rendu publique ce mercredi la composition du tout premier gouvernement de la Ve République togolaise. Cette nouvelle équipe, formée de 27 membres dont 10 ministres délégués et 5 femmes, marque la fin d’une attente de quatre mois et le début d’une nouvelle étape institutionnelle pour le pays.
Un gouvernement placé sous le signe de la continuité et de la réforme
Ce premier gouvernement de la Cinquième République s’inscrit dans le cadre de la nouvelle Constitution adoptée en mai 2024, qui a introduit un régime parlementaire renforçant le rôle du Président du Conseil.
Faure Gnassingbé, désormais à la tête de ce Conseil, conserve la main sur les grands portefeuilles régaliens — Défense nationale, Fonction publique, Travail, Dialogue social et Transports — directement rattachés à la Présidence du Conseil, selon le décret officiel.
Le texte signé à Lomé le 8 octobre 2025 consacre un gouvernement de stabilité, d’efficacité et d’adaptation, selon les termes du Secrétariat général du gouvernement.
Les piliers de la continuité
Le chef du gouvernement a choisi de maintenir plusieurs ministres clés, symboles de la continuité administrative et politique :
- Gilbert Bawara, aux Relations avec le Parlement et les Institutions, reste l’un des artisans du dialogue institutionnel.
- Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur, conserve son rôle dans la diplomatie togolaise.
- Cina Lawson, désormais ministre de l’Efficacité du Service public et de la Transformation numérique, poursuit la modernisation de l’administration.
- Colonel Hodabalo Awaté reste en charge de l’Administration territoriale et de la Gouvernance locale, garant de la stabilité interne.
- Colonel Calixte Batossie Madjoulba, maintenu à la Sécurité, incarne la continuité sécuritaire dans un contexte régional tendu.
Des nouveautés pour anticiper les défis économiques
Le portefeuille inédit de l’Économie et de la Veille stratégique, confié à Badanam Patoki, symbolise la volonté d’un pilotage économique plus prospectif.
Ce ministère aura pour mission de surveiller les indicateurs économiques, anticiper les déséquilibres et accroître la compétitivité du Togo dans la région ouest-africaine.
Dans le domaine social, Jean-Marie Koffi Tessi prend la tête du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique, de la Couverture sanitaire universelle et des Assurances, un portefeuille élargi pour renforcer la protection sociale.
À l’environnement, le professeur Komla Dodzi Kokoroko hérite d’un champ élargi incluant la Protection côtière et le Changement climatique, preuve que la question écologique monte en puissance dans l’agenda gouvernemental.
Les femmes dans le gouvernement : cinq sur vingt-sept
Avec seulement 5 femmes ministres sur 27 membres, la représentation féminine reste modeste mais significative.
Les femmes occupant des portefeuilles de premier plan sont :
- Cina Lawson (Efficacité du service public et transformation numérique),
- Yawa Kouigan (Communication),
- Mazama-Esso Assih (Développement à la base et économie sociale),
- Martine Moni Sankaredja (Solidarités, Genre, Famille et Enfance),
- Manuella Modoukpe Santos (Investissements et souveraineté économique, ministre déléguée).
Ce taux de 18,5 % marque un léger recul par rapport à certains gouvernements précédents, mais les portefeuilles confiés à ces personnalités témoignent de leur rôle central dans les politiques publiques.
Dix ministres délégués pour une gouvernance plus décentralisée
Le nouveau gouvernement compte 10 ministres délégués, chargés d’appuyer les ministres titulaires dans la mise en œuvre des politiques sectorielles.
Parmi eux :
- Sani Yaya, chargé des Travaux publics et Infrastructures ;
- Manuella Modoukpe Santos, chargée des Investissements et de la Souveraineté économique ;
- Robert Koffi Messan Eklo, chargé de l’Énergie et des Ressources minières ;
- Professeur Tchin Darre, chargé de la Santé ;
- Abdul-Fahd Fofana, chargé de la Jeunesse et des Sports ;
- Sena Alipui, chargé de l’Eau et de l’Assainissement ;
- Yackoley Kokou Johnson, chargé de la Coopération et des Togolais de l’extérieur ;
- Kossi Tenou, chargé du Commerce et du Contrôle de la qualité ;
- Koami Gomado, chargé du Développement local ;
- Professeur Gado Tchangbedji, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Cette structuration vise à renforcer la proximité de l’action gouvernementale et à accélérer l’exécution des projets publics.
Une feuille de route tournée vers l’efficacité
Les priorités du nouveau cabinet s’articulent autour de quatre axes :
- Moderniser l’administration et digitaliser la gestion publique.
- Consolider la stabilité politique et sécuritaire dans un contexte régional instable.
- Renforcer la compétitivité économique et l’attractivité du pays.
- Promouvoir la cohésion sociale et l’inclusion, notamment à travers la santé, la jeunesse et le genre.
Un gouvernement d’action sous le sceau de la Ve République
La publication de ce décret, signée par Faure Essozimna Gnassingbé, confirme la mise en œuvre effective des institutions de la Ve République.
Selon l’article 3 du texte officiel, le décret « sera publié au Journal Officiel de la République Togolaise », ouvrant la voie à l’entrée en fonction immédiate du nouveau cabinet.
