La cour d’appel de Bruxelles a condamné lundi 2 décembre l’État belge pour le placement forcé dans des institutions de cinq fillettes métisses au Congo avant l’indépendance de 1960, estimant que leur «enlèvement» à leurs mères constituait «un crime contre l’humanité».
La cour d’appel a renversé le jugement de première instance de 2021. «La demande civile des appelantes fondée sur ce crime n’est pas prescrite», et «l’État belge est condamné à indemniser le dommage moral» des cinq femmes désormais septuagénaires, précise un communiqué de la cour.
Ce procès a été le premier en Belgique à mettre en lumière le sort réservé aux métis nés dans les anciennes colonies belges (Congo, Rwanda, Burundi), dont le nombre est généralement estimé autour de 15.000. La plupart d’entre eux n’étaient pas reconnus par leur père, et ne devaient se mêler ni aux Blancs, ni aux Africains. «On a gagné», a réagi auprès de l’AFP Michèle Hirsch, l’avocate des plaignantes.