(Lomé Actu) – Le rappeur togolais Aamron (Tchala Essowè Narcisse) a été interpellé vendredi matin et placé en garde à vue, selon son avocat. Il est accusé de « trouble aggravé à l’ordre public, appel au soulèvement populaire et incitation de l’armée à la révolte ».
Ce n’est pas une première pour l’artiste. Déjà arrêté en mai pour des vidéos critiques contre le président Faure Gnassingbé, il avait été libéré en juin après avoir présenté publiquement des excuses. Mais sa récente participation symbolique à un appel à manifester fin août — une marche vite dispersée par la police — semble avoir relancé son bras de fer avec les autorités.
Cette nouvelle arrestation survient dans un climat politique tendu, marqué aussi par l’interpellation de Marguerite Gnakadé, ex-ministre des Armées et proche du pouvoir, toujours détenue à la DCPJ.
L’affaire Aamron illustre la répression croissante de l’expression artistique et numérique au Togo, où les voix issues de la culture urbaine prennent une place grandissante dans la contestation citoyenne. Pour le pouvoir, ces nouvelles figures capables de mobiliser une jeunesse connectée représentent une menace hors du cadre partisan traditionnel.