Lomé Actu, 15 mai 2025 – Yaoundé est en état de choc après le meurtre atroce du petit Mathis, un garçon de six ans, poignardé à mort le vendredi 9 mai 2025 par un homme d’une cinquantaine d’années. Les faits, survenus dans un quartier populaire de la capitale camerounaise, ont déclenché une vague d’indignation à travers le pays.
Un drame familial qui vire au cauchemar
Selon les premiers éléments de l’enquête, une violente dispute aurait éclaté entre le père de Mathis et le suspect, dans une buvette proche de leur domicile. Quelques instants plus tard, ce dernier se serait rendu chez la famille de Mathis, où il aurait asséné plusieurs coups de couteau à l’enfant. Le drame s’est produit sous les yeux de témoins impuissants, dans un contexte de tension croissante entre les deux familles.
Les forces de l’ordre sont intervenues de justesse pour empêcher une tentative de lynchage par la foule, choquée par l’horreur du geste. L’homme a été placé en détention sous surveillance médicale dans un hôpital de Yaoundé.
Lydol, prise pour cible malgré elle
Le suspect n’est autre que le père de la célèbre slameuse camerounaise Lydol, finaliste du Prix Découvertes RFI 2017. Très populaire au Cameroun et sur la scène francophone, l’artiste a été injustement prise à partie sur les réseaux sociaux, certains internautes tentant de l’associer, à tort, au crime de son père.
Face à l’ampleur des attaques, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer cet acharnement. Le ministre du Travail, Grégoire Owona, a rappelé dans une publication sur Facebook que « nul ne saurait être tenu responsable des actes criminels de ses parents ». Il a également exhorté la presse à s’en tenir « aux faits, rien que les faits, qui sont, semble-t-il, sacrés ».
Lydol prend la parole : « Je suis effondrée »
Dans une vidéo sobre et émotive, publiée quelques heures après l’annonce du drame, Lydol a exprimé sa douleur :
« Je suis bouleversée. Rien ne pourra apaiser la peine de cette famille, et je leur adresse mes plus sincères condoléances. Je laisse la justice faire son travail. »
L’artiste a immédiatement suspendu toutes ses activités artistiques, y compris les spectacles prévus fin mai et début juin, affirmant qu’il lui était impossible de continuer à se produire dans un tel contexte.
Une affaire qui secoue l’opinion publique
Le meurtre de Mathis relance le débat sur la justice populaire au Cameroun, souvent déclenchée dans les cas de crimes violents. Il met aussi en lumière les dérives des réseaux sociaux, où les amalgames et les jugements hâtifs prennent parfois le pas sur la retenue et l’humanité.
Les défenseurs des droits humains appellent à la retenue et au respect des procédures judiciaires, rappelant que le Cameroun est un État de droit et que chacun est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire.
Et maintenant ?
L’enquête judiciaire suit son cours, et une autopsie a été ordonnée. Le suspect, toujours hospitalisé, devrait être présenté au parquet dès que son état de santé le permettra. Une cellule psychologique a été proposée à la famille de la victime, profondément traumatisée par la perte de leur fils.
Au-delà de la douleur immense causée par ce drame, c’est toute la société camerounaise qui est invitée à la réflexion : comment protéger les enfants, apaiser les tensions sociales et faire en sorte que la justice prévienne la vengeance ? Une réponse collective s’impose.