Le Conseil constitutionnel du Cameroun a officiellement proclamé, ce lundi 27 octobre 2025, la réélection de Paul Biya à la tête de l’État.
Le président sortant, âgé de 92 ans, s’impose avec 53,66 % des suffrages exprimés, selon les résultats définitifs rendus publics lors de l’audience solennelle tenue au Palais des Congrès de Yaoundé.
Douze candidats étaient en lice pour cette présidentielle du 12 octobre 2025, marquée par un taux de participation légèrement en baisse par rapport à celui de 2018.
Une victoire annoncée, un pays toujours divisé
L’annonce, faite par le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, a été accueillie sans surprise par les partisans du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), qui saluent la « continuité et la stabilité ».
Dans plusieurs quartiers de Yaoundé et Douala, des rassemblements de soutien ont spontanément éclaté à la suite de la proclamation.
L’opposition, en revanche, conteste déjà la régularité du scrutin, dénonçant des irrégularités dans la compilation des résultats et un manque de transparence du processus électoral.
Plusieurs candidats, dont ceux du MRC et du Front pour le Changement Démocratique, avaient demandé l’annulation partielle du vote — une requête rejetée par le Conseil constitutionnel.
Un huitième mandat pour le “sphinx d’Etoudi”
Avec ce nouveau mandat, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, devient l’un des dirigeants les plus anciens encore en exercice dans le monde.
Ses partisans voient en lui un garant de la paix et de l’ordre face aux tensions sécuritaires persistantes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Ses détracteurs y lisent au contraire le symptôme d’un système verrouillé, où la transition politique reste un horizon lointain.
