Lomé Actu, 21 décembre 2024 – Emmanuel Macron a annoncé un tournant stratégique pour la base française de Djibouti, qui deviendra un « point de projection » pour des missions sur le continent africain. Cette réorientation intervient après le retrait des forces françaises de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, marquant une transformation majeure dans l’approche militaire et diplomatique française en Afrique.
Un rôle repensé pour la base de Djibouti
Lors d’un discours adressé aux 1 500 soldats de la base aérienne 188 à Djibouti, le président Macron a souligné l’importance de cette installation, traditionnellement orientée vers la mer Rouge et l’océan Indien. Désormais, elle jouera un rôle clé dans les nouvelles missions africaines de la France. « Cette base doit se réinventer pour accompagner notre restructuration sur le continent africain », a déclaré le chef de l’État.
Une présence militaire en mutation
Depuis 2022, la France a été contrainte de retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, sous la pression des juntes militaires au pouvoir et face à une montée de l’influence russe dans la région. Plus récemment, le Tchad et le Sénégal ont demandé la fermeture des bases françaises sur leur sol. Vendredi dernier, un premier contingent de 120 soldats a quitté le Tchad, marquant une nouvelle étape de cette réorganisation.
À Djibouti, cette transition s’inscrit dans une logique de partenariat renouvelé avec les armées africaines locales. « Nous devons bâtir une coopération fondée sur des besoins clairement exprimés par nos partenaires, dans le respect mutuel et l’efficacité opérationnelle », a expliqué Macron.
Vers une réduction des effectifs en Afrique de l’Ouest
Le Gabon et la Côte d’Ivoire, où des bases françaises subsistent encore, connaissent déjà une diminution des effectifs. À l’avenir, ces installations pourraient être davantage partagées avec les forces locales, dans une optique de formation, d’équipement, et de renseignement pour des opérations spécifiques.
Une volonté d’adaptation stratégique
Pour le président français, ces évolutions reflètent un changement global : « Le monde change, les opinions publiques changent, et nous devons adapter notre présence à ces réalités. » Cette reconfiguration vise à replacer la France comme un partenaire respecté et non comme une puissance omniprésente, une stratégie qui devra faire ses preuves face à la concurrence accrue d’autres acteurs internationaux.