Lomé Actu, 03 mars 2025 – Après une semaine de médiation en Guinée-Bissau, la mission de la Cédéao a quitté précipitamment le territoire samedi 2 mars, invoquant des “menaces d’expulsion” de la part du président Umaro Sissoco Embaló.
Un dialogue politique sous tension
Dépêchée du 21 au 28 février, la délégation dirigée par Babatunde O. Ajisomo et Serigne Mamadou Ka avait pour mission d’œuvrer à un consensus pour la tenue de la présidentielle fixée au 30 novembre. Elle a mené plusieurs consultations avec les parties prenantes locales avant d’être confrontée à l’hostilité du chef de l’État.
Selon Aristides Gomes, ancien Premier ministre du pays, l’attitude de la mission a irrité Umaro Sissoco Embaló, notamment après des discussions menées avec les leaders de l’opposition : “Dès que la mission a pris en compte leurs revendications, elle a touché un point sensible pour le président, qui cherche à personnaliser le pouvoir.”
Un passé conflictuel avec la Cédéao
Ce n’est pas la première fois que le président bissau-guinéen s’affronte avec une délégation de la Cédéao. En 2020, il avait déjà expulsé les représentants de l’organisation régionale après s’être autoproclamé président avec le soutien des forces de sécurité.
Malgré son départ prématuré, la mission de la Cédéao prévoit de soumettre son rapport au président de la commission pour la suite des négociations politiques.