Lomé Actu, 27 Juin 2025 – Après plusieurs semaines de silence, le rappeur engagé Aamron est enfin libre. Dans un message bouleversant adressé au peuple togolais, l’artiste revient sur les circonstances brutales de son arrestation et les raisons profondes qui ont motivé son sacrifice.
« J’avais accepté d’être un martyr« , confie-t-il dans un message posté sur sa page TikTok. Interpellé le 26 mai en pleine nuit, chez lui, par une cinquantaine de soldats. Aamron décrit une arrestation traumatisante, menée sans ménagement et une volonté manifeste de l’écraser psychologiquement.
Pour l’artiste, cette arrestation n’était pas une surprise. Il s’y attendait. Il l’avait même anticipée. Et il l’avait acceptée. Il avait décidé, dans une démarche profondément réfléchie, de mettre sa vie en jeu pour réveiller une conscience populaire qu’il jugeait endormie.
« J’ai accepté d’être un sacrifice. J’espérais que ma disparition pourrait aider un peuple à retrouver sa dignité. »
Il affirme que ce choix n’était pas un acte de désespoir, mais une réponse à une injustice qu’il ne pouvait plus tolérer en silence. Son internement à l’hôpital psychiatrique de Zébé sans procédure judiciaire claire a été vécu comme une double peine : physique, mentale, mais surtout symbolique, une tentative d’humiliation pour briser sa voix.
Une libération portée par le peuple
Aamron ne s’attribue aucun mérite dans sa libération. Il la rend au peuple. Pour lui, ce ne sont ni les institutions ni la clémence du pouvoir qui ont ouvert les portes de sa cellule, mais la pression citoyenne, la mobilisation populaire, et la voix de ceux qui ont refusé l’injustice.
Un retour chargé de sens
Le retour d’Aamron n’est pas seulement celui d’un artiste libéré. Il est, selon lui, le symbole d’une volonté collective plus forte que la répression. Il se dit désormais instrument de la voix du peuple, et invite les Togolais à transformer cette victoire en un mouvement durable pour la justice et la dignité.
« Ma vie n’est plus à moi. Elle appartient à ceux qui ont refusé de m’oublier. »