Lomé Actu, 07 Juillet 2025- Dans une interview exclusive accordée à France 24, le rappeur togolais Aamron est revenu en profondeur sur les raisons qui l’ont poussé à agir de manière aussi radicale. Derrière son interpellation et sa détention, l’artiste confie avoir fait un choix calculé : celui de provoquer un électrochoc national, quitte à en payer le prix.
« Créer un déclic » : une action pensée comme un signal d’alarme
« Je m’étais lancé dans cette opération en mode kamikaze. »
Avec ces mots forts, Aamron reconnaît avoir délibérément pris des risques. Sa démarche n’était pas hasardeuse, mais une tentative assumée de bousculer l’opinion, dans un contexte où, selon lui, trop de Togolais préfèrent le silence à l’engagement.
« Beaucoup de personnes pensaient comme moi, mais ne peuvent pas le dire. »
Une mobilisation inattendue, mais bouleversante
Si l’artiste s’était préparé à subir des conséquences personnelles, il n’avait pas anticipé l’ampleur du soutien populaire. Les nombreuses manifestations et mobilisations qui ont suivi son arrestation l’ont profondément touché.
« Je ne m’attendais pas du tout à ces manifestations… Je suis très honoré et très content. »
Cette réaction spontanée du public semble avoir renforcé sa conviction : son acte n’a pas été vain.
Entre douleur et apprentissage
Aamron ne minimise pas les souffrances vécues. Il évoque une expérience douloureuse, mais aussi porteuse de leçons :
« À la fois, c’est une opération douloureuse, mais aussi de grand enseignement. »
Son passage en détention lui a permis, dit-il, de mieux comprendre les limites du système et les attentes de ceux qui, comme lui, réclament une société plus juste et plus libre.
Cette intervention sur France 24 marque la toute première apparition médiatique d’Aamron depuis sa sortie de détention. Sa voix, attendue et scrutée, intervient dans un contexte de tensions croissantes au Togo, marqué par des manifestations, des interpellations de figures de la société civile et une forte demande de dialogue national.
À travers ce témoignage, Aamron ne se contente pas de raconter son expérience personnelle : il relance le débat sur les libertés publiques, la répression et le droit à la contestation pacifique dans un pays en quête d’apaisement et de perspectives nouvelles.