Lomé Actu, 24 juillet 2025 – Au Mali, quatre cadres locaux de la société minière canadienne Barrick Gold resteront en détention. Le juge Samba Sarr a rejeté leur demande de libération conditionnelle, selon leur avocat Me Alifa Habib Koné. Ces employés sont incarcérés depuis novembre 2024, soupçonnés de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Le géant canadien de l’or, actif dans le pays depuis près de 30 ans, réfute fermement les accusations, dénonçant une arrestation « arbitraire ». Un mandat d’arrêt visant également le PDG Mark Bristow a été émis, en pleine tension autour d’un différend fiscal : les autorités réclament 125 milliards de francs CFA (environ 197 millions de dollars), alors que Barrick propose un paiement échelonné.
Dans ce climat tendu, un tribunal malien a temporairement retiré à Barrick la gestion du complexe aurifère Loulo-Gounkoto, situé dans l’ouest du pays. L’administration du site a été confiée pour six mois à un gestionnaire provisoire désigné par l’État. Barrick a saisi le tribunal arbitral de la Banque mondiale, dénonçant une violation de ses accords contractuels.
Selon certaines sources, une tonne d’or aurait été saisie par les autorités, afin d’alimenter le financement des opérations minières locales. Le complexe Loulo-Gounkoto appartient à 80 % à Barrick et à 20 % à l’État malien.
Depuis 2023, le Mali a renforcé sa législation minière, lui permettant de s’octroyer jusqu’à 30 % des parts dans tout nouveau projet. Le pays s’est également rapproché du groupe russe Yadran pour la création d’une raffinerie d’or majoritairement publique.