Lomé Actu, 15 avril 2025 – La liberté d’expression subit un nouveau revers au Mali. Le directeur de publication du journal Canard de la Venise, Alfousseini Togo, a été placé sous mandat de dépôt par le pôle judiciaire chargé de la cybercriminalité. En cause : un article publié le 8 avril, mettant en cause le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué.
Intitulé « La bourde du ministre Mamoudou Kassogué », le texte remet en question les propos du ministre, qui affirmait que l’indice de confiance des Maliens envers leur justice serait passé de 30 % à 72 % en 2024. Togo qualifie ce sondage de non crédible, dénonçant plutôt la persistance de la corruption, de la lenteur judiciaire et des violations des droits fondamentaux. Il évoque notamment les nombreux détenus sans jugement et les figures politiques poussées à l’exil.
Son interpellation a rapidement suscité une vague d’indignation chez les professionnels des médias et les défenseurs des droits humains. Ces derniers y voient une nouvelle atteinte à la liberté de la presse et une tentative d’intimidation envers les voix critiques. Alfousseini Togo est poursuivi pour « atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffamation », dans un contexte où plusieurs journalistes et opposants politiques ont déjà été sanctionnés pour des prises de position similaires.
Les appels à la mobilisation se multiplient pour réclamer un procès équitable et défendre un principe essentiel à toute démocratie : celui de la liberté d’informer.