(Lomé Actu) – La journée du samedi 30 août 2025 a offert une image contrastée de la contestation contre la gouvernance de Faure Gnassingbé. À Paris, Place de la République, des centaines de Togolais de la diaspora se sont rassemblés pour exprimer bruyamment leur rejet de la nouvelle Cinquième République, jugée taillée sur mesure pour prolonger le règne du chef de l’État.
À Lomé, en revanche, la mobilisation populaire est restée timide, malgré la présence de figures de premier plan de l’opposition et de la société civile.
Leaders sous surveillance, mais présents dans la rue
Dès l’aube, plusieurs leaders ont dénoncé un encerclement policier autour de leurs domiciles. Mme Kafui Adjamagbo Johnson a témoigné avoir été empêchée de rejoindre la marche :
« Depuis 1h du matin, des forces de l’ordre ont encerclé notre quartier. À 9h, alors que nous voulions entamer une marche pacifique, il nous a été interdit de poursuivre. »
Pourtant, malgré ces intimidations, certains ont réussi à se joindre au cortège. Des vidéos partagées en ligne montrent Aamron marchant aux côtés de sa mère, entouré de forces de sécurité en arrière-plan. Mais il a vite été obligé à retourber chez lui à la maison par les forces de l’ordre .
Le professeur David Dosseh a également foulé le pavé, affichant son soutien à la mobilisation nationale.
Autre image marquante : l’ancienne ministre des Armées, Essozimna Marguerite Gnakadè, désormais perçue comme une nouvelle figure de la contestation, a été vue en tête d’une file de manifestants.
Faible mobilisation citoyenne
Malgré ces présences symboliques, les rangs de la marche sont restés clairsemés. Les jeunes militants qui tentaient de se regrouper ont été rapidement dispersés par les forces de l’ordre. Une fois encore, la contestation peine à franchir le seuil de la masse populaire, malgré le courage affiché par ses leaders.
En définitive, ce 30 août illustre un double visage : la détermination d’une élite militante et de la diaspora à maintenir vivante la contestation, et l’absence d’un véritable soulèvement citoyen à l’intérieur du pays, où peur, répression et désillusion semblent encore peser lourdement.