La tension est montée d’un cran ce dimanche au Cameroun, à la veille de la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Douala, faisant au moins quatre morts selon les autorités locales.
Les partisans du candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary, qui revendique sa victoire face au président sortant Paul Biya, sont descendus dans les rues pour réclamer la « vérité des urnes ».
À Douala, des affrontements ont opposé manifestants et forces de l’ordre. Le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, a confirmé la mort de quatre personnes et plusieurs blessés parmi les forces de sécurité, après des attaques visant la brigade de gendarmerie de Nkoulouloun et deux commissariats.
Des témoins évoquent des tirs à balles réelles après l’usage de gaz lacrymogènes. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des manifestants brandissant des douilles de munitions ramassées sur les lieux.
Le gouverneur a qualifié l’appel à manifester d’« irresponsable », rappelant que tout rassemblement public était interdit pour 72 heures dans plusieurs régions du pays.
À Garoua, bastion d’Issa Tchiroma, des centaines de partisans ont également manifesté avant d’être dispersés par la gendarmerie. L’opposant affirme avoir obtenu plus de 54 % des suffrages et accuse le pouvoir de vouloir « confisquer la victoire du peuple ».
À Yaoundé, un important dispositif policier a été déployé autour des institutions. Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats officiels du scrutin ce lundi 27 octobre à partir de 11 h (10 h GMT).
Le gouvernement dénonce un « projet insurrectionnel » orchestré par certains partis d’opposition. Deux leaders de mouvements politiques, Djeukam Tchameni (MDI) et Anicet Ekane (Manidem), ont été interpellés vendredi à Douala.
Le Cameroun retient son souffle. De violentes manifestations ont éclaté ce dimanche à Douala, après l’appel lancé par Issa Tchiroma Bakary, candidat à la présidentielle du 12 octobre. Des centaines de jeunes sont descendus dans les rues pour réclamer la “vérité des urnes”.
Douala en ébullition
Des cortèges massifs ont défilé dans plusieurs quartiers de la capitale économique, notamment à New Bell, où la tension a rapidement dégénéré.
Des affrontements ont opposé manifestants et forces de l’ordre : des tirs à balles réelles auraient été entendus selon plusieurs témoins.
Bilan provisoire : au moins deux blessés graves, hospitalisés dans la ville.
« Nous ne demandons pas la violence, seulement que le choix du peuple soit respecté », a lancé Bouba Martin, un manifestant rencontré sur place.
Un mouvement national en marche
Parties de Douala, les manifestations se sont étendues à plusieurs grandes villes : Garoua, Maroua, Meinganga, Kaélé et Bertoua.
Les partisans d’Issa Tchiroma Bakary accusent le pouvoir de fraude électorale et exigent la publication des « vrais résultats » avant la proclamation officielle prévue ce lundi par le Conseil constitutionnel.
Climat explosif à la veille des résultats
La tension monte à mesure que la commission électorale prépare son annonce.
Des observateurs étrangers parlent déjà d’une contestation d’ampleur inédite depuis plusieurs années.
Le gouvernement, de son côté, appelle au calme et promet des mesures pour « garantir la sécurité nationale ».
