(Lomé Actu) – En Guinée, la campagne officielle pour le référendum constitutionnel a débuté ce dimanche 31 août, alors que la Haute Autorité de la Communication (HAC) a dévoilé de nouvelles directives encadrant la couverture médiatique.
Ces mesures imposent aux médias audiovisuels d’accorder un temps d’antenne équilibré aux partisans comme aux opposants du projet. Toutefois, la HAC restreint l’accès aux seules organisations reconnues et non en conflit avec l’État. Une décision qui suscite la contestation de l’Union des Professionnels de la Presse, dont le président Boubacar Yacine Diallo a rappelé que « nul n’est interdit d’accès aux médias », tout en précisant que les journalistes doivent éviter de relayer des acteurs non reconnus par les autorités.
Autre mesure controversée : les radios et télévisions privées ne sont pas autorisées à organiser d’émissions interactives sur le référendum. Pour Sékou Jamal Pendessa, représentant du syndicat de la presse, cela constitue une atteinte grave à la liberté d’expression : « On ne peut pas prétendre défendre la parole de tous les Guinéens tout en interdisant les débats ouverts sur un enjeu qui concerne toute la population. »
La campagne se tiendra jusqu’au 18 septembre, avant le vote prévu le 21 septembre 2025, date qui coïncidera avec le quatrième anniversaire du coup d’État militaire du CNRD.
Le projet de Constitution prévoit notamment le passage du mandat présidentiel de cinq à sept ans, limité à deux mandats consécutifs, mais sans interdiction de cumul à vie. Il introduit également la création d’un Sénat, dont un tiers des membres seraient désignés directement par le chef de l’État.
Depuis le renversement d’Alpha Condé en 2021, la Guinée traverse une transition politique fragile, marquée par la dissolution de plusieurs partis et le report répété des échéances électorales.