Lomé Actu, 14 avril 2025 – L’Union africaine a désigné le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé comme médiateur officiel pour tenter de résoudre la crise persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il succède à son homologue angolais Joao Lourenço, dont les efforts ont été largement infructueux.
3 choses à savoir sur la mission de médiation confiée à Faure Gnassingbé
1. Une reconnaissance continentale… mais critiquée
Cette nomination est saluée par le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey, qui y voit un « signe de confiance » des États africains envers Lomé. Toutefois, sur le plan intérieur, plusieurs organisations de la société civile togolaise dénoncent un « manque de légitimité » du président. Elles s’interrogent sur sa capacité à incarner une médiation crédible, lui reprochant des atteintes aux droits dans son propre pays.
2. Une mission complexe dans une région explosive
Depuis 2021, les initiatives diplomatiques se sont multipliées pour mettre fin au conflit dans l’Est de la RDC, opposant Kinshasa à des groupes armés soutenus, selon certains, par le Rwanda. Mais toutes les tentatives de cessez-le-feu ont échoué. Faure Gnassingbé devra harmoniser les deux processus actuels, celui de Luanda (soutenu par l’Angola) et celui de Nairobi (avec l’appui des États d’Afrique de l’Est), afin d’unifier les efforts de paix.
3. Un nouveau joueur entre en scène : le Qatar
Alors que l’Union africaine peine à peser, Doha est discrètement entré dans le jeu diplomatique. Le Qatar a organisé en mars dernier une rencontre surprise entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, relançant les espoirs d’une désescalade. Le président togolais devra donc aussi composer avec cette médiation parallèle, menée dans l’ombre mais de plus en plus influente.