Lomé Actu , 08 sécembre 2024 – À la tête de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le chef rebelle Abou Mohammed al-Joulani s’est imposé comme l’homme fort de la coalition ayant mis fin au régime de Bachar el-Assad. Cet ancien affilié à al-Qaïda cherche désormais à se démarquer de son passé jihadiste, se positionnant comme une alternative politique crédible en Syrie.
Une transformation calculée
Autrefois connu comme un leader radical lié à al-Qaïda, Abou Mohammed al-Joulani opère un changement stratégique. Désormais, il abandonne son nom de guerre pour son identité civile, Ahmed Hussein al-Charaa, et adopte une posture plus modérée. Exit la tenue traditionnelle : il apparaît désormais en costume ou en treillis militaire, renforçant son image d’homme politique prêt à diriger une Syrie post-Assad.
Dans une interview accordée à CNN le 6 décembre, il déclarait : « Le but de la révolution, c’est de renverser ce régime. Nous avons le droit d’utiliser tous les moyens nécessaires pour l’atteindre. »
Un message d’unité
Dès la prise d’Alep le 27 novembre, al-Joulani s’est efforcé de rassurer les communautés syriennes. Il a promis que toutes les minorités confessionnelles et ethniques seraient protégées, dans un cadre légal garantissant les droits de chacun. « Personne n’a le droit d’effacer un quelconque groupe. Les différentes communautés ont coexisté ici pendant des siècles. Nous devons préserver cette harmonie, contrairement au régime d’Assad qui favorisait une seule communauté », a-t-il affirmé.
Une offensive éclair
En seulement 12 jours, Abou Mohammed al-Joulani a orchestré une offensive spectaculaire qui a balayé les défenses du régime syrien. De son bastion d’Idleb, les rebelles se sont emparés d’Alep, Hama, Homs, et finalement de Damas, marquant la chute du régime Assad. Aujourd’hui, le leader du HTS veut transformer cette victoire militaire en un projet politique capable de stabiliser la Syrie et de gagner la reconnaissance internationale.