Lomé Actu, 18 Juin 2025 – La sphère politique congolaise est secouée par une nouvelle démission retentissante : Constant Mutamba, ministre de la Justice de la République démocratique du Congo, a quitté ses fonctions ce lundi. Une décision qui intervient dans un contexte explosif, marqué par de lourdes accusations et une pression judiciaire croissante.
Selon plusieurs médias congolais, cette démission fait suite à une série de scandales et de tensions politiques ayant miné le mandat du jeune ministre. À 37 ans, Mutamba, ancien espoir de la réforme judiciaire en RDC, se retrouve désormais au cœur d’un tourbillon d’ennuis judiciaires. L’Assemblée nationale avait récemment levé son immunité parlementaire, à la suite d’un réquisitoire du procureur général de la Cour de cassation.
19 millions de dollars en cause
L’ancien Garde des sceaux est soupçonné d’avoir détourné près de 19 millions de dollars dans le cadre d’un projet de construction de prison à Kisangani. Il est également poursuivi pour outrage aux institutions après avoir dénoncé ce qu’il considérait comme une cabale politique visant à l’abattre. Interdit de quitter Kinshasa et menacé d’un mandat d’arrêt, Mutamba n’avait que peu de marge de manœuvre.
Climat tendu au sommet de l’État
Sa démission, qui intervient à quelques mois d’échéances politiques cruciales, expose davantage les fragilités du pouvoir exécutif congolais. Certains y voient un avertissement sévère pour les gestionnaires publics peu regardants, d’autres évoquent un possible règlement de comptes interne. En tout état de cause, la justice congolaise est attendue au tournant, face à l’exigence d’un procès équitable.
Un parcours fulgurant, une chute brutale
Nommé en mai 2024 avec des promesses de réformes ambitieuses, Mutamba voulait incarner un renouveau judiciaire. Ancien candidat à la présidentielle de 2023, il s’était engagé à lutter contre la corruption. Mais son mandat a vite été assombri par des accusations de malversations, des conflits ouverts avec la Première ministre Judith Suminwa et le procureur général Firmin Mvonde, qu’il a accusé de mener une vendetta politique contre lui.
Acteur clé contre le M23 et le Rwanda
Avant sa chute, Mutamba s’était illustré en s’attaquant frontalement au Rwanda et à l’ex-président Joseph Kabila. Il avait lancé des procédures contre l’ancien chef d’État, l’accusant de soutenir la rébellion du M23, et promis une prime pour toute personne capturant le président rwandais Paul Kagame, qualifié de « criminel de guerre ». Une posture offensive qui lui avait valu la colère de Kigali, visiblement soulagé aujourd’hui de son départ.
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