Lomé Actu, 27 janvier 2025 – La ville de Goma, située à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, est au cœur d’un conflit de plus en plus complexe. Entre l’avancée des troupes rwandaises, les attaques du M23 et les appels à la médiation internationale, la situation reste extrêmement volatile.
Une ville au bord de la chute
« Goma s’apprête à tomber », a affirmé Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, en condamnant l’offensive menée par les troupes rwandaises et les combattants du M23. Capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, avec son million d’habitants et ses milliers de déplacés, fait face à un siège qui dure depuis plusieurs jours. Les tirs d’artillerie lourde résonnent dans ses rues, plongeant la population dans un chaos total.
L’entrée du M23 et de soldats rwandais a également entraîné des évasions massives à la prison centrale de la ville, laquelle a été incendiée. Ces violences marquent un nouvel épisode d’un conflit vieux de trois ans, avec des accusations mutuelles entre Kinshasa et Kigali.
L’escalade diplomatique
Face à la gravité de la situation, Nairobi a convoqué un sommet extraordinaire dans les 48 heures, réunissant Félix Tshisekedi, président de la RDC, et Paul Kagame, président du Rwanda. Cette rencontre, sous l’égide de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), vise à trouver une issue diplomatique. Cependant, une médiation précédente menée par l’Angola en décembre avait échoué, faute d’entente sur les termes d’un accord.
Kinshasa accuse le Rwanda d’avoir envoyé entre 500 et 1 000 soldats supplémentaires en RDC, ce que Kigali qualifie de « posture défensive » face aux menaces à sa sécurité. Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé le « mépris éhonté » pour la souveraineté congolaise et réclamé le retrait des forces étrangères.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
Les combats ont aggravé la crise humanitaire dans l’est de la RDC. Plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis janvier, selon l’ONU. Les organisations humanitaires peinent à fournir de l’aide, tandis que les appels à évacuer les personnels internationaux se multiplient.
En réponse à cette situation, plusieurs pays, dont les États-Unis et l’Union européenne, ont appelé le Rwanda à retirer immédiatement ses troupes et le M23 à cesser son avancée. Des sanctions ciblées et un embargo sur les minerais rwandais ont également été réclamés par Kinshasa.