Lomé Actu, 10 février 2025 –Le Soudan amorce une transition politique avec la formation d’un gouvernement dirigé par des experts. Toutefois, l’armée reste au cœur du pouvoir, soulevant des inquiétudes.
Le Soudan traverse une période critique. En plein conflit, le général Abdel Fattah al-Burhane a annoncé la formation prochaine d’un gouvernement de transition. Présentée comme une avancée vers la stabilité, cette initiative soulève des doutes sur son indépendance et sa capacité à instaurer une paix durable.
Dès son annonce, Burhane a insisté sur le rôle central de l’armée, qualifiant ce futur exécutif de « gouvernement de guerre ». Cette déclaration laisse présager une influence militaire accrue, réduisant potentiellement l’autonomie des civils impliqués.
Un conflit qui redessine le pouvoir
Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par une guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdan Daglo. Les combats ont fait des dizaines de milliers de morts et contraint plus de 12 millions de personnes à fuir.
Récemment, l’armée a repris plusieurs zones stratégiques de Khartoum, mettant fin à la domination des FSR sur ces territoires. Burhane refuse toute négociation tant que les paramilitaires n’auront pas quitté la capitale et d’autres points clés. Cette ligne dure maintient le pays dans une impasse militaire et politique.
Un gouvernement sous influence militaire ?
Le général Burhane a promis la rédaction d’un document constitutionnel avant la nomination d’un Premier ministre. Il affirme que l’armée ne s’immiscera pas dans la gestion gouvernementale. Toutefois, en novembre 2024, l’armée avait déjà imposé des civils à la tête de plusieurs ministères, sans réelle consultation démocratique.
Cette nouvelle transition sera-t-elle une avancée ou une consolidation du pouvoir militaire ? L’issue reste incertaine, mais une chose est sûre : les prochains mois seront déterminants pour l’avenir du Soudan.