Le gouvernement burkinabè a refusé une proposition de Washington visant à recevoir des migrants expulsés des États-Unis, dénonçant une “offre indécente” contraire à la dignité nationale.
Un refus net face à la pression américaine
Le Burkina Faso a décliné une proposition de l’administration Trump visant à accueillir des migrants expulsés des États-Unis, en plus de ses propres ressortissants.
Le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, a qualifié cette offre d’« indécente » et « contraire aux valeurs de dignité », en référence à la ligne souverainiste défendue par le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré.
Cette déclaration intervient alors que l’ambassade américaine à Ouagadougou a récemment suspendu la majorité de ses services de visa, sans en préciser la raison. Une mesure qui alimente les tensions diplomatiques entre les deux pays.
Des accords secrets avec d’autres pays africains
Depuis juillet, plus de 40 personnes expulsées ont été renvoyées vers différents pays africains. Selon plusieurs médias, les États-Unis auraient conclu des accords discrets avec au moins cinq États du continent — Eswatini, Soudan du Sud, Rwanda, Ghana et un cinquième pays non identifié — pour accueillir des migrants refoulés du sol américain.
Human Rights Watch rapporte que certains de ces États ont perçu des compensations financières pour accepter ces transferts, présentés comme des « incitations à la coopération migratoire ».
Une position qui renforce la posture souverainiste du Burkina Faso
En refusant l’accord, le gouvernement burkinabè affirme sa volonté de contrôler ses décisions et de préserver sa dignité nationale. Ce geste s’inscrit dans la politique d’indépendance affichée par Ouagadougou depuis le changement de régime de 2022.
Pour de nombreux observateurs, ce refus traduit un message politique clair : le Burkina Faso entend rester maître de ses choix, même face à la première puissance mondiale.
Une diplomatie burkinabè en quête d’équilibre
Le différend avec Washington pourrait avoir des conséquences sur la coopération bilatérale, notamment dans les domaines de la sécurité et du développement. Mais pour le gouvernement burkinabè, la priorité reste la défense de la souveraineté et de la dignité du pays.
« Aucune aide ne doit se faire au détriment de notre honneur », a rappelé un proche du ministère des Affaires étrangères.
