(Lomé Actu) – Le capitaine Ibrahim Traoré a profité du troisième anniversaire de son arrivée au pouvoir, le 28 septembre 2025, pour dresser un bilan de sa transition. Face à la presse nationale, il a abordé les questions de défense, de diplomatie et de sécurité, tout en accusant directement des pays voisins — dont la Côte d’Ivoire — de chercher à déstabiliser le Burkina Faso.
Selon lui, « les ennemis du Burkina » bénéficieraient de complicités hors des frontières. « Ils sont là-bas, protégés, et certains pouvoirs fraient avec les terroristes », a déclaré le chef de l’État, pointant du doigt Abidjan. Il a insinué l’existence d’un « pacte de non-agression » entre l’armée ivoirienne et certains groupes armés, mettant en doute la version officielle de la puissance militaire d’Abidjan.
Espionnage et tensions bilatérales
Traoré est également revenu sur l’arrestation, fin août, de six fonctionnaires ivoiriens accusés d’avoir franchi illégalement la frontière pour « espionner » le Burkina Faso. Une affaire qui a ravivé les tensions entre les deux capitales.
À cela s’ajoute le décès, en juillet dernier, d’Alino Faso, un activiste burkinabè mort en détention à Abidjan. Alors que Ouagadougou dénonce une « torture », les autorités ivoiriennes parlent de suicide. La société civile ivoirienne a, de son côté, exigé une enquête indépendante.
Relations glaciales avec Abidjan
Ces incidents s’inscrivent dans une relation de plus en plus tendue entre Ouagadougou et Abidjan, malgré les appels récurrents à la coopération régionale contre le terrorisme. Ibrahim Traoré a également mentionné la suspension de son pays par l’Union africaine, affirmant ne toujours pas comprendre les motivations réelles de cette décision.
