Lomé Actu, 3 mai 2025 – Une nouvelle ère politique s’ouvre officiellement au Togo. Quelques heures après la démission du gouvernement de Victoire Tomégah-Dogbé et l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, Faure Essozimna Gnassingbé a été désigné Président du Conseil des ministres par le parti majoritaire UNIR.
Ce poste n’est pas symbolique : il concentre désormais tous les leviers du pouvoir exécutif. C’est lui, et non le Président de la République, qui gouverne réellement le pays.
Le cœur du pouvoir
Dans le régime parlementaire mis en place depuis mai 2024, le Président du Conseil des ministres est le chef réel de l’exécutif.
Voici ses principales attributions, selon les articles 47 à 54 de la nouvelle Constitution :
- Il préside le gouvernement et dirige l’action politique
- Il est chef suprême des armées
- Il nomme aux emplois civils et militaires
- Il définit et conduit la politique intérieure et extérieure
- Il peut dissoudre le Parlement
- Il exerce l’autorité sur l’administration et le pouvoir réglementaire
- Il dispose du droit de grâce et de commutation des peines
En clair : c’est lui qui gouverne. Le rôle du Président de la République devient principalement protocolaire.
Pourquoi Faure reste au centre ?
En étant désigné Président du Conseil, Faure Gnassingbé reste l’homme fort du Togo, malgré la fin de son mandat présidentiel classique.
Il s’appuie sur la majorité parlementaire d’UNIR, qui lui a permis de passer d’un régime présidentiel à un régime parlementaire sans perdre le pouvoir ;
Contrairement au Président de la République, limité à deux mandats de 4 ans, le Président du Conseil n’a aucune limite de durée.
Il peut rester en fonction aussi longtemps que son parti garde la majorité à l’Assemblée.
Dans la nouvelle configuration, l’Assemblée nationale et le Sénat sont censés jouer le rôle de contrôle.
Mais avec une majorité solide, le Président du Conseil peut nommer 1/3 des sénateurs, ce qui lui donne une influence directe sur le pouvoir législatif.
Le système repose donc désormais sur un équilibre interne au parti dominant, plus que sur une alternance électorale ouverte.