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Togo : Les Kotokoli se marient-ils uniquement entre eux ? Mallam Aboubakar éclaire le débat

Au Togo, une croyance répandue suggère que les Kotocoli, communauté originaire de la région centrale du pays, préfèrent se marier exclusivement entre eux. Si cette affirmation n’est pas totalement fausse, elle reste cependant plus nuancée qu’il n’y paraît, comme l’explique Ellhaj Mallam Aboubakar Sidik.

« Chez les Kotocoli, plusieurs facteurs influencent les choix matrimoniaux : les traditions, les croyances religieuses et le degré de conservatisme des clans. Certains clans, particulièrement ceux fortement imprégnés par l’islam, sont plus stricts quant au mariage en dehors de leur communauté. En revanche, des familles plus ouvertes et tolérantes permettent des unions interconfessionnelles ou interculturelles. » déclare Aboubakar Sidik

Par exemple, les Kotocoli originaires d’Aledo Kadara, une région où chrétiens et musulmans cohabitent depuis longtemps, sont connus pour leur ouverture. Mallam Sidik cite le cas de sa sœur aînée, mariée à un chrétien depuis plus de 35 ans, mais qui continue de subir des stigmatisations de la part de certains conservateurs.

Entre pressions sociales et choix personnels

Pour beaucoup de filles Kotocoli, se marier hors de la communauté peut entraîner des jugements ou des tabous, souvent difficiles à surmonter. Ainsi, certaines préfèrent devenir secondes épouses chez des hommes musulmans plutôt que d’affronter les critiques liées à un mariage interconfessionnel.

Cependant, cette tendance n’est pas propre aux Kotocoli. D’autres communautés musulmanes dans le monde affichent des positions encore plus conservatrices, tandis que celles du Togo sont perçues comme relativement tolérantes.

Une tradition d’exogamie

Paradoxalement, les Kotocoli pratiquent l’exogamie, une règle interdisant le mariage entre membres d’un même clan. Une fille ou un homme issus du clan Kooli, par exemple, ne peuvent pas se marier. Cette règle vise à préserver une diversité sociale et généalogique, tout en maintenant les liens intercommunautaires.

Comme l’exprime Mallam Sidik, les préjugés et les tabous pèsent encore lourdement sur les choix individuels, mais des exemples de tolérance émergent, annonçant peut-être une évolution des mentalités.

Avec LesStarsDuTogo

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