Lomé Actu, 05 Août 2025- La messe de requiem prévue ce 5 août en hommage à Jacques Koutoglo, adolescent de 15 ans décédé le 27 juin lors des manifestations à Lomé, a été formellement interdite par décision du préfet du Golfe. L’annonce de cette interdiction, tombée la veille à 18h, a provoqué une vague d’indignation.
La cérémonie, organisée pour marquer les 40 jours de sa disparition, devait rassembler proches, sympathisants et membres de la société civile. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, les organisateurs dénoncent la brutalité du timing, à moins de 24 heures de l’événement. Beaucoup y voient une volonté délibérée d’empêcher toute expression collective de mémoire et de deuil.
Les critiques se sont rapidement multipliées en ligne. Pour une partie de la population, cette interdiction s’inscrit dans une tendance plus large de restriction des espaces de liberté publique. La mémoire de Jacques Koutoglo, dont les circonstances du décès restent floues, devient ainsi un symbole des tensions entre autorité et expression citoyenne.
Cette décision intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à rassurer l’opinion internationale sur sa gestion des droits civiques. Le 31 juillet 2025, lors d’une interview sur France 24, le ministre togolais des Droits de l’Homme, Pacôme Adjourouvi, a affirmé que « aucune manifestation n’est formellement interdite au Togo ». Il a précisé que des restrictions peuvent être appliquées pour préserver l’ordre public, et que toute mobilisation doit faire l’objet d’une déclaration préalable aux autorités.
Le ministre a également accusé certains membres de la diaspora et de l’opposition de « fabriquer une crise » dans le but de nuire à l’image du pays à l’étranger.
Ces propos, perçus comme en décalage avec les réalités vécues sur le terrain, ont été mal reçus par de nombreux Togolais, notamment sur les réseaux sociaux. L’interdiction de cette messe, quelques jours après l’intervention du ministre, ravive le débat sur l’exercice effectif des droits fondamentaux dans le pays.