(Lomé Actu) – L’économie togolaise a terminé l’année 2024 sur une note particulièrement positive. D’après les données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une hausse de 17,7 % entre octobre et décembre, comparé à la même période en 2023. Ce dynamisme a permis de porter la croissance annuelle du pays à 6,5 %, légèrement supérieure aux 6,2 % atteints en 2023.
Une trajectoire en dents de scie
Le début de l’année avait pourtant été difficile : le PIB s’était contracté de 5,8 % au premier trimestre, reflet de tensions persistantes dans certains secteurs. Mais dès le deuxième trimestre (+9,3 %), l’économie a retrouvé son souffle, poursuivant avec +3,8 % au troisième trimestre, avant de connaître un rebond spectaculaire en fin d’année.
Trois moteurs principaux
La croissance a été soutenue par trois piliers :
- L’agriculture (+10,8 %), portée par de bonnes récoltes, l’extension des zones agricoles planifiées (ZAAP), la distribution d’engrais subventionnés et une mécanisation accrue.
- La construction et l’industrie (+18,2 %), grâce aux chantiers d’infrastructures, à la montée en puissance de la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) et à la reprise des industries extractives (+25 % sur l’année).
- Les services (+19,4 % au 4ᵉ trimestre), boostés par le commerce de fin d’année, la vitalité des importations et exportations, la progression continue des télécommunications (+11,4 % sur l’année) et la forte demande de services aux entreprises (+18,5 %).
Des zones de fragilité
Malgré ces résultats, plusieurs secteurs ont affiché des contre-performances notables. La production et la distribution d’électricité et de gaz ont reculé de 42 % en 2024. L’hébergement et la restauration ont perdu 8,6 %, tandis que la contribution de l’administration publique a chuté de près de 9 %.
Le rôle des réformes
Les autorités expliquent cette performance par la mise en œuvre de la Feuille de route gouvernementale 2020-2025, qui vise à diversifier l’économie, améliorer la logistique et moderniser les infrastructures. Le soutien aux PME agroalimentaires, la digitalisation des services et la modernisation du port autonome de Lomé, devenu un hub majeur en Afrique de l’Ouest, figurent parmi les initiatives stratégiques ayant contribué à ce rebond.