Lomé Actu, 26 Juin 2025 – La journée de ce mercredi marque un tournant sous haute tension dans la capitale togolaise. À l’appel de figures de la diaspora togolaise, rejoints par des partis d’opposition, des manifestations ont éclaté dans plusieurs quartiers de Lomé. Objectif : exiger la démission du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
Des foyers de tension dans plusieurs quartiers
Si les quartiers côtiers de Baguida à Aného et certains autres quartiers sont restés relativement calmes, les zones urbaines de Lomé ont été le théâtre d’affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre. À Bè, Gakpoto, Adakpamé, Attiégou et Dékon, des pneus ont été brûlés, les boutiques fermées, et des tirs de gaz lacrymogène ont rythmé une grande partie de la matinée et de l’après-midi.
Des blessés graves ont été signalés, ainsi que plusieurs arrestations. À proximité de GTA, le calme règne en surface, mais la plupart des commerces et institutions ne fonctionnent que partiellement. Dans certaines zones administratives, les banques et bureaux sont partiellement ouverts .
Une contestation nourrie par des tensions multiples
Ces manifestations sont l’aboutissement de plusieurs semaines de tensions. Elles ont été déclenchées par l’arrestation controversée de l’artiste togolais Aamron, interné à Zébé après avoir tenu des propos critiques envers le président. Bien que libéré depuis, son cas est devenu un symbole de la répression.
Autre élément déclencheur : la réforme constitutionnelle ayant récemment donné naissance à une Cinquième République. Ce changement, perçu comme un verrouillage institutionnel permettant à Faure Gnassingbé de se maintenir encore au pouvoir, a ravivé la colère populaire.
Un climat électrique alimenté sur les réseaux sociaux
Depuis plusieurs jours, les débats s’enflamment sur les plateaux TV et en ligne ce début de semaine . D’un côté, Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, est monté au créneau pour défendre le gouvernement. De l’autre, des influenceurs ont mobilisé l’opinion avec des vidéos largement partagées, dénonçant la dérive autoritaire du régime.
Ces échanges ont été marqués par des révélations, accusations et messages d’alerte, contribuant à un climat de défiance généralisée.
Ce mercredi n’est que le premier jour d’une série de trois jours de manifestations. Selon les organisateurs, les actions vont se poursuivre jusqu’au 28 juin. L’opposition entend maintenir la pression dans la rue, tandis que les autorités tentent de contenir la colère dans un climat déjà fragile.