Lomé Actu, 30 décembre 2024 – Andrey Kotov, propriétaire de l’agence de voyages « Man Travel », a été découvert mort dimanche dans le centre de détention Vodnik en Russie. Selon des sources policières citées par l’agence TASS, son corps présentait des signes laissant penser à un suicide. L’information a été confirmée par son avocate, Leysan Mannapova, ainsi que par Eva Merkachyova, membre du Conseil présidentiel des droits de l’Homme.
Des accusations controversées
Arrêté fin novembre, Kotov était soupçonné d’avoir organisé des voyages promouvant ce que les autorités décrivent comme l’idéologie du mouvement LGBT. Les forces de l’ordre affirment qu’il préparait un séjour en Égypte pour les fêtes de fin d’année. Depuis l’interdiction en Russie en 2022 de la « propagande LGBT », ce type d’initiatives est qualifié d’extrémisme.
Kotov rejetait les accusations, affirmant que ses voyages étaient des activités touristiques classiques : « Mes téléphones contiennent des photos et des vidéos de participants visitant des musées ou se détendant en bateau. Rien de tout cela n’a à voir avec de la propagande, encore moins avec de l’extrémisme », avait-il déclaré après son arrestation. Il accusait également la police de l’avoir torturé.
Un climat répressif croissant
En 2024, les autorités russes ont intensifié les perquisitions dans les lieux associés à la communauté LGBT, notamment les bars et clubs. Des arrestations pour « propagande » ont été signalées dans plusieurs grandes villes. Si l’homosexualité n’est pas interdite en Russie, la législation donne une large marge d’interprétation aux autorités pour qualifier certaines actions de « propagande ».
Selon Valery Fadeev, président du Conseil des droits de l’Homme, « les relations homosexuelles relèvent de la vie privée et ne sont pas un problème en soi. Ce qui est visé, c’est la propagande ».