Lomé Actu, 4 août 2025 – En l’espace de trois jours, l’Arabie saoudite a exécuté trois condamnés : deux le lundi 4 août pour des « crimes terroristes », portant le total à 17 exécutions durant cette période, selon l’agence officielle SPA.
Au weekend précédent, 15 personnes, majoritairement des étrangers, ont été mises à mort pour trafic de drogue : 13 pour trafic de haschich et un autre pour trafic de cocaïne. Les deux exécutions du lundi constituaient les premières liées à des actes terroristes depuis la vague de fin de semaine.
Il s’agit du rythme le plus élevé de mises à mort depuis mars 2022, lorsque 81 personnes ont été exécutées en un seul jour pour des motifs terroristes — un épisode vivement critiqué à l’international.
En 2025, le royaume a déjà procédé à 239 exécutions, dont 161 pour infractions liées aux drogues et 136 impliquant des ressortissants étrangers, selon une analyse de l’AFP basée sur les communiqués officiels.
Si cette cadence se poursuit, elle risque de dépasser le record établi en 2024 avec 338 exécutions — le plus haut niveau depuis que les chiffres sont rendus publics au début des années 1990.
Jeed Basyouni, de l’ONG britannique Reprieve, alerte sur la montée des exécutions pour haschich, alors que de plus en plus de pays œuvrent vers sa dépénalisation. Elle pointe également que les ressortissants étrangers constituent la majorité des personnes exécutées pour ces délits.
Les analystes lient cette augmentation au durcissement de la « guerre contre la drogue » lancée fin 2022 ou début 2023. De nombreux condamnés ont été arrêtés au début de cette opération, puis condamnés au terme de procédures judiciaires menant à la peine capitale.
Bien que les exécutions pour délits liés à la drogue aient été suspendues pendant près de trois ans, leur reprise fin 2022 a relancé les critiques. Le gouvernement saoudien affirme respecter les procédures légales et justifie ces actions par la sécurité nationale et la dissuasion des criminels.
Mais les défenseurs des droits humains estiment que ces pratiques, surtout envers des délinquants mineurs pour drogue, nuisent à l’image de modernisation promue dans le cadre de l’initiative Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane.