Lomé Actu, 2 juin 2025 – L’arrestation du rappeur Aamron continue de secouer l’opinion publique togolaise. Tandis que les réseaux sociaux s’embrasent, deux artistes de renom — Santrinos Raphaël et Almok — ont brisé le silence, chacun à sa manière. Mais leurs prises de parole, loin d’apaiser, ont suscité une vague de réactions critiques sur la toile.
Santrinos appelle au pardon, mais se heurte à la colère populaire

Dans un message publié ce lundi, Santrinos Raphaël déclare :
« Je ne viens pas débattre. Je viens humblement demander pardon à nos Autorités. Oui, certains propos de notre frère ont pu dépasser les limites […] mais aujourd’hui, nous faisons appel à votre cœur. »
Un message d’apaisement ? Pas pour tout le monde. Sous sa publication, des centaines d’internautes ont exprimé leur frustration.
« Tu n’es qu’un vrai peureux », lui lance un internaute.
« Le peuple affamé vous regarde », écrit un autre.
Plusieurs commentaires critiquent vivement l’attitude jugée trop prudente de l’artiste, l’accusant de ne pas se ranger du côté du peuple face à l’injustice.
Almok s’exprime
À l’opposé, la chanteuse Almok a publié une citation forte :
« Les dictatures sont comme le supplice du pal : elles commencent bien, mais elles finissent mal. » – Georges Clémenceau

Un message bref, mais qui a immédiatement été perçu comme très directe envers le pouvoir. Sur TikTok et Facebook la publication a été largement relayée.
Une affaire qui dépasse le simple cadre artistique
Depuis l’arrestation du rappeur engagé Aamron, les débats en ligne se multiplient. Plusieurs hashtags comme #FreeAamron ou #JusticePourAamron dominent les tendances sur TikTok et Instagram. Certains dénoncent un musellement de la liberté d’expression ; d’autres pointent la cherté de la vie, les coupures d’électricité et la pauvreté grandissante dans le pays.
Comme l’écrit un internaute :
« On vous dit que vous gouvernez mal, on encore vous ne respectez pas vos engagements vis-à-vis de la jeunesse. Vous ne savez pas ce que nous vivons. »
Un climat électrique dans un contexte social tendu
Cette polémique intervient alors que l’ATC (Association Togolaise des Consommateurs) a récemment dénoncé l’augmentation brutale du prix de l’électricité, provoquant la colère de nombreux foyers déjà éprouvés.
L’arrestation d’un artiste engagé dans ce climat social explosif agit comme une étincelle dans une poudrière.