(Lomé Actu) – À Madagascar, la tension est à son comble. Le président Andry Rajoelina a annoncé, lundi 29 septembre 2025, le renvoi de son Premier ministre et de l’ensemble de son gouvernement, après plusieurs jours de manifestations massives qui ont fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés selon l’ONU.
« Suivant l’article 54 de la Constitution, j’ai décidé de mettre fin aux fonctions du Premier ministre et du gouvernement », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée sur la chaîne publique TVM, visiblement sous pression face à la colère de la rue.
Des mobilisations inédites
Depuis trois jours, plusieurs milliers de jeunes occupent les abords de l’Université d’Ankatso, dans l’est d’Antananarivo. Leurs revendications : la fin des coupures d’eau et d’électricité, mais aussi un appel direct à la démission du président. Les slogans dénoncent la cherté de la vie, la restriction des libertés fondamentales et l’inaction du pouvoir.
La mobilisation a été marquée par une violente répression. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a dénoncé une réponse « choquante » et disproportionnée des forces de sécurité. L’usage de balles réelles aurait été confirmé par plusieurs sources locales.
Une manœuvre politique risquée
La dissolution du gouvernement apparaît comme une tentative de calmer la colère populaire et de gagner du temps, alors que la rue réclame désormais son départ. Mais cette décision pourrait aussi fragiliser davantage son régime, déjà contesté sur le plan social et économique.
Les observateurs soulignent que le président Rajoelina, au pouvoir depuis 2019, joue une partie serrée : il doit rapidement nommer un nouveau gouvernement, mais chaque choix pourrait rallumer la colère ou diviser encore plus son camp.
