Lomé Actu, 3 mai 2025 – Ce jour marque un basculement institutionnel inédit dans l’histoire politique du Togo. À la suite de la démission du gouvernement de Victoire Tomégah-Dogbé le 02 mai et de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution le 6 mai 2024.passé , le pays entre officiellement dans un régime parlementaire, rompt avec l’élection présidentielle directe, et redistribue les cartes du pouvoir.
La Constitution promulguée par le président Faure Gnassingbé en mai 2024 entre désormais en vigueur. Résultat : le mode de gouvernance change en profondeur. Voici les 5 transformations majeures que chaque citoyen doit comprendre.
🟠 1. Le peuple ne vote plus pour le Président
Jusqu’ici, le Président de la République était élu directement au suffrage universel. C’est désormais terminé.
Avec le nouveau système, le chef de l’État est élu par les députés et les sénateurs réunis en Congrès. Le pouvoir passe donc entre les mains du parti majoritaire, en l’occurrence UNIR, le parti de Faure Gnassingbé.
Conséquence directe : les Togolais n’éliront plus leur président à la présidentielle. Ce droit passe aux élus du Parlement.
🟠 2. Le chef du pays, ce n’est plus le Président
Le Président de la République devient une figure symbolique, avec peu de pouvoirs. Il représente l’État mais ne gouverne plus.
Le vrai chef du pays, désormais, c’est le Président du Conseil des ministres. Il est désigné par le parti majoritaire, commande les armées, dirige la politique nationale et internationale, nomme aux postes civils et militaires, et peut même dissoudre l’Assemblée.
Aujourd’hui, cette fonction revient de facto au leader désigné par UNIR, qui détient la majorité parlementaire.
🟠 3. Un mandat plus court pour le Président, sans limite pour le Président du Conseil
Le Président de la République est désormais élu pour 4 ans, renouvelable une seule fois.
Mais pour le Président du Conseil ? Aucune limite de mandat. Tant que son parti garde la majorité, il reste en poste indéfiniment.
🟠 4. Le Sénat entre en jeu
Autre grande nouveauté : l’instauration d’un Sénat, une seconde chambre parlementaire.
Mais attention : 1/3 des sénateurs sont nommés par le Président du Conseil. Cette disposition renforce encore son emprise sur les institutions, en consolidant un Parlement largement acquis à sa majorité.
🟠 5. Le pouvoir se centralise entre les mains d’un seul parti
Avec la disparition de l’élection présidentielle au suffrage universel, l’introduction du Sénat partiellement nommé, et l’absence de limitation de mandat pour le Président du Conseil, le système togolais devient entièrement contrôlé par le parti majoritaire.
Aujourd’hui, UNIR choisit le Président de la République et le Président du Conseil. Ce dernier concentre tous les leviers de l’État, de la sécurité à la diplomatie. Les institutions dépendent désormais de l’équilibre politique à l’Assemblée.