Lomé Actu, 11 juillet 2025 – Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, fin juin, un nouveau décaissement de 60,5 millions de dollars en faveur du Togo, soit 44 millions de droits de tirage spéciaux (DTS).
Depuis mars 2024, ce sont au total 188,21 millions de dollars, soit environ 112,93 milliards de francs CFA, que le gouvernement togolais a perçus dans ce cadre. Mais derrière ces chiffres flatteurs se cache une réalité plus amère
Les exigences du FMI
Dans ses exigences, le FMI impose une série de réformes sensibles. L’institution appelle à la privatisation de l’Union togolaise de banque (UTB), dernière banque publique du pays, à une hausse des taxes et à la suppression progressive des subventions sur les carburants. Les prix du carburant, déjà sous tension, pourraient donc connaître une nouvelle flambée. Le FMI exige également des augmentations tarifaires sur l’eau et l’électricité, déjà sources de mécontentement populaire, afin de garantir leur rentabilité économique.
La déclaration de patrimoine, une priorité
Au nom de la transparence, le FMI demande la publication d’une évaluation diagnostique de la gouvernance togolaise, ainsi qu’un alignement des obligations de déclaration de patrimoine des responsables publics sur les standards internationaux. Autrement dit, un audit de la gouvernance sous Faure Gnassingbé est exigé, tout comme un contrôle accru de la fortune des personnalités politiques.
L’une des exigences les plus lourdes concerne la réduction de la dette publique, actuellement estimée à 69,16 % du PIB. Le FMI réclame son abaissement à moins de 55 % d’ici à 2027.
Ce redressement suppose des coupes budgétaires sévères, des hausses d’impôts et la fin de certains soutiens sociaux. À Lomé comme dans les régions, les inquiétudes montent. Pour de nombreux observateurs, ce plan risque d’aggraver la précarité et de fragiliser davantage un tissu social déjà éprouvé.