(Lomé Actu) – Deux hommes, l’un originaire de Zambie et l’autre du Mozambique, ont été condamnés à deux ans de prison assortis de travaux forcés pour avoir planifié l’assassinat du président Hakainde Hichilema à l’aide de pratiques occultes.
Le verdict est tombé lundi dernier après un procès hors du commun. Le tribunal a retenu que les accusés détenaient divers objets considérés comme des instruments de sorcellerie : un caméléon vivant enfermé dans une bouteille, une queue d’animal et une douzaine de flacons de potions. Selon l’accusation, ces éléments devaient servir à jeter un sort mortel contre le chef de l’État.
Âgés de 42 et 43 ans, Leonard Phiri et Jasten Candunde ont reconnu les faits et imploré la clémence du magistrat. Mais la justice s’est appuyée sur une loi datant de l’époque coloniale (1914), toujours en vigueur, qui réprime la pratique de la sorcellerie lorsqu’elle est utilisée pour intimider, nuire ou semer la peur. La peine maximale prévue par ce texte est de trois ans d’emprisonnement.
L’affaire a pris une tournure politique, les procureurs affirmant que les deux hommes auraient agi sur ordre d’un proche d’un ancien député. Ils avaient été arrêtés dans un hôtel de Lusaka l’année dernière, après qu’un employé eut alerté la police en entendant des bruits suspects dans leur chambre.
En Zambie, la croyance en la sorcellerie reste profondément enracinée malgré la domination du christianisme. Une enquête menée en 2018 par la Commission zambienne pour le développement du droit révélait que près de huit Zambiens sur dix adhéraient à ces croyances. Le phénomène est également présent dans de nombreux autres pays africains.
