(Lomé Actu) – La Route Nationale 1 (RN1), longue artère de plus de 660 kilomètres reliant Lomé à Cinkassé, est la colonne vertébrale du transport togolais. Mais elle est aussi tristement célèbre pour ses drames routiers répétés. Chaque année, cette voie concentre le plus grand nombre de décès liés aux accidents de la circulation.
Après analyse des rapports, témoignages et bilans récents, cinq zones apparaissent comme particulièrement meurtrières. De véritables “points noirs” où chaque conducteur devrait redoubler de vigilance.
1. Atakpamé, le piège de l’entrée sud et d’Agbonou

Atakpamé, carrefour central de la RN1, est régulièrement cité dans les bilans d’accidents. Dont voici deux mémorables :
- Juin 2024 : un camion de marchandises est entré en collision avec un minibus de 15 places, provoquant la mort de 9 passagers et blessant 14 autres.
- Proximité du lycée d’Agbonou : un autre accident dramatique lors d’une pluie, causé par chaussée glissante et visibilité réduite.
Facteurs aggravants : entrée de ville très fréquentée, chaussée détériorée, excès de vitesse et imprudence des conducteurs de gros porteurs.
2. Kpélé – Notsè, le corridor des tragédies

Le tronçon Kpélé–Notsè s’est imposé ces dernières années comme l’un des plus dangereux de la RN1.
- Récemment en juin 2025 : un bus de la compagnie Nagodé a percuté violemment un obstacle, causant de nombreux morts et blessés.
- Le trafic y est dense, avec une succession de virages et de zones de dépassements hasardeux.
Facteurs aggravants : vitesse excessive des bus interurbains, fatigue des conducteurs, dépassements mal maîtrisés.
3. Agbandi, le pont de tous les dangers

À l’entrée sud d’Agbandi, sur le pont étroit qui enjambe un cours d’eau, les accidents sont récurrents.
- Les collisions impliquent souvent deux poids lourds, avec des conséquences dramatiques pour les chauffeurs et les passagers.
- Les dépassements sur cette portion sont particulièrement risqués.
Facteurs aggravants : manque de signalisation claire, étroitesse du pont, comportement imprudent des conducteurs pressés.
4. Nyamassila, entre Bassar et Anié

Sur le tronçon Bassar–Anié, la localité de Gnamassila a récemment été le théâtre de graves accidents.
- Récemment un bus de la compagnie Nagodé s’est renversé, faisant plusieurs victimes selon les premiers bilans.
- Ce tronçon est connu pour ses virages dangereux et ses chaussées glissantes en saison pluvieuse.
Facteurs aggravants : chaussée dégradée, insuffisance de signalisation, vitesse non adaptée aux conditions de route.
5. Amadoubè, près de Sokodé

La sortie nord de Sokodé, du côté d’Amadoubè, est également répertoriée parmi les zones critiques.
- On y recense régulièrement des collisions et des renversements de camions et de bus.
- Les causes sont souvent liées à la surcharge, à l’excès de vitesse et à la mauvaise visibilité.
Facteurs aggravants : circulation mixte (bus, camions, motos), routes étroites, dépassements dangereux.
Pourquoi ces zones sont meurtrières ?
- Excès de vitesse et dépassements dangereux : première cause des drames.
- Chaussées dégradées : nids-de-poule, routes étroites, signalisation insuffisante.
- Mauvais état des véhicules : freins défectueux, surcharges, pneus usés.
- Conditions météo : pluie, chaussées glissantes, visibilité réduite.
Ce qu’il faut retenir pour sauver des vies
La RN1 est indispensable pour le commerce et les déplacements, mais elle est aussi l’axe le plus meurtrier du pays.
- À l’approche d’Atakpamé, Kpélé–Notsè, Agbandi, Gnamassila et Amadoubè : ralentissez.
- Évitez les dépassements dangereux, surtout sur les ponts et dans les virages.
- Respectez les limitations de vitesse et adaptez votre conduite en cas de pluie.
- Entretenez vos véhicules avant de prendre la route.
Chaque vie perdue est une tragédie évitable. Les autorités multiplient les efforts (contrôles, sensibilisation, travaux ponctuels), mais la responsabilité ultime repose sur les conducteurs.
La RN1 ne doit plus être une route de deuil. En redoublant d’attention dans ces zones critiques, chaque conducteur peut contribuer à sauver des vies. La route est un bien commun : elle doit relier, et non séparer par la douleur des accidents.
Message aux voyageurs : à Atakpamé, Kpélé–Notsè, Agbandi, Gnamassila et Amadoubè, votre vigilance est votre meilleure assurance vie.