(Lomé Actu) – Le Front Touche Pas À Ma Constitution (FTPMC) est monté au créneau ce mercredi 17 septembre pour dénoncer avec force l’arrestation de l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé, interpellée à son domicile de Tokoin Solidarité par un important dispositif de forces spéciales encagoulées.
Une arrestation jugée « arbitraire et illégale »
Dans un communiqué transmis à la presse, le mouvement déplore une opération menée « sans mandat et dans la plus grande brutalité », qu’il assimile à un abus de pouvoir révélateur des « pratiques rétrogrades » du régime en place. Selon le FTPMC, l’ex-ministre paierait le prix de son engagement critique vis-à-vis du président Faure Gnassingbé et de sa gouvernance.
« Depuis le 6 mai 2025, Mme Gnakadé n’a cessé de dénoncer vigoureusement la dérive autoritaire du pouvoir. Aujourd’hui, le simple exercice de sa liberté d’expression lui vaut d’être muselée », souligne le communiqué.
Une voix dissonante réduite au silence
Marguerite Gnakadé, longtemps proche du cercle présidentiel, avait opéré une rupture politique spectaculaire en rejoignant récemment les rangs de l’opposition et en participant à la marche du 30 août dernier organisée par le mouvement M66. Pour le FTPMC, son arrestation illustre la volonté du pouvoir de neutraliser toute voix dissidente au moment où le débat sur la Ve République et la réforme constitutionnelle ravive les tensions politiques.
Le mouvement attire également l’attention sur la situation de nombreux détenus politiques au Togo, dont certains, selon ses dires, sont dans un état de santé préoccupant après avoir entamé une grève de la faim.
Exigences du mouvement
Dans sa déclaration, le Front fait trois demandes urgentes au Gouvernemment
- La libération immédiate et sans conditions de Marguerite Gnakadé ;
- La remise en liberté de toutes les personnes incarcérées pour leurs opinions politiques ;
- Le respect strict de l’intégrité physique de chaque détenu.
« L’arrestation de Mme Gnakadé n’est rien d’autre qu’une tentative de museler la contestation et d’instiller la peur. Elle doit être relâchée sans délai », a insisté Nathaniel Olympio, porte-parole du mouvement.
Silence des autorités
Jusqu’ici, aucune communication officielle n’a été faite par le gouvernement ou le parquet sur les charges exactes retenues contre l’ancienne ministre. Mais son interpellation intervient dans un climat de forte crispation politique, marqué par des manifestations, des arrestations de mercenaires étrangers et des accusations de complot contre la sûreté de l’État.