(lomé Actu) – Le gouvernement irlandais a dévoilé une nouvelle mesure controversée : offrir jusqu’à 10.000 € par famille de migrants acceptant de retirer leur demande d’asile et de rentrer volontairement dans leur pays d’origine.
Cette décision s’inscrit dans le cadre du programme de retour volontaire assisté, déjà existant mais désormais renforcé financièrement. Concrètement, l’État prévoit d’augmenter l’aide de 2.500 € par adulte avec un plafond fixé à 10.000 € par foyer. Cette prime concerne les demandeurs arrivés avant le 28 septembre 2025 et toujours en attente d’une décision définitive.
Logement en crise et coûts explosifs
Selon le gouvernement, ce dispositif vise avant tout à désengorger le système d’accueil, aujourd’hui saturé. L’Irlande connaît en effet une grave crise du logement, avec des milliers de familles sans solution pérenne. Les centres d’hébergement pour demandeurs d’asile fonctionnent déjà au maximum de leurs capacités.
Le Taoiseach Micheál Martin a justifié la mesure par un argument économique : chaque demande d’asile coûte en moyenne 122.000 € à l’État, un montant jugé insoutenable à long terme. « Il est logique d’offrir une alternative à ceux qui savent pertinemment que leur demande sera rejetée », a-t-il déclaré.
Une mesure vivement critiquée
Du côté de l’opposition, la réaction est virulente. Le parti des Sociaux-Démocrates accuse le gouvernement d’envoyer un « signal d’extrême droite » sous couvert d’efficacité budgétaire. Des ONG de défense des droits humains estiment que l’initiative pourrait mettre en danger certains demandeurs, contraints de retourner dans des pays instables ou hostiles.
Le gouvernement se défend : « Ce n’est pas une expulsion, mais une option volontaire, avec une aide financière pour faciliter la réinstallation », insiste Micheál Martin.
En toile de fond, un débat européen
Cette annonce intervient alors que plusieurs pays de l’UE cherchent à resserrer leur politique migratoire. Elle relance le débat sur la solidarité européenne et sur les moyens de concilier droits humains et pression migratoire dans un contexte économique tendu.