Lomé Actu, 21 janvier 2025 – Ce lundi 6 janvier 2025, Saïf al-Islam Kadhafi a répondu à une sollicitation de RFI concernant l’affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Refusant une interview, le fils de l’ancien dirigeant libyen a toutefois transmis un message écrit de deux pages en français, relayé par un intermédiaire. Cette réponse a été complétée par des échanges écrits en arabe pour clarifier certains points.
Dans son message, Saïf al-Islam Kadhafi affirme avoir subi, depuis 2018, des pressions répétées pour modifier son témoignage dans cette affaire politico-financière. Selon lui, ces pressions auraient été exercées au travers de divers intermédiaires agissant au nom de l’ancien président français. En 2021, une première demande aurait été formulée par Souha al-Bedri, consultante basée à Paris, qui lui aurait proposé de nier tout soutien financier libyen à Sarkozy en échange d’une aide pour clore son dossier auprès de la Cour pénale internationale (CPI).
Saïf al-Islam mentionne également un autre émissaire, Noël Dubus, qui aurait approché son frère Hannibal en 2022, emprisonné au Liban, avec une offre de libération conditionnelle si le témoignage contre Sarkozy était révisé. Une troisième tentative aurait été faite par un intermédiaire français non identifié. Toutes ces propositions, selon lui, ont été catégoriquement rejetées.
Des valises d’argent et des accusations répétées
Dans ses échanges avec RFI, Saïf al-Islam Kadhafi maintient que Nicolas Sarkozy aurait reçu 5 millions de dollars en espèces en deux versements distincts. Ces fonds auraient transité par des intermédiaires libyens et français, notamment Claude Guéant et Béchir Saleh, deux proches de l’ancien président. Une anecdote célèbre déjà relatée par Saïf al-Islam refait surface : celle où Claude Guéant aurait dû monter sur une valise pleine de billets pour réussir à la fermer.
Cependant, l’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Christophe Ingrain, a rejeté ces accusations, les qualifiant de « fantaisistes » et d’« opportunistes ». Il souligne que, depuis une décennie, aucune preuve concrète n’a été fournie pour étayer ces affirmations.
Le parcours de Saïf al-Islam depuis la chute du régime
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, Saïf al-Islam reste une figure controversée en Libye. Condamné à mort puis amnistié en 2017, il vit aujourd’hui dans le sud du pays, soutenu par certaines tribus. Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre, son extradition reste un sujet de tension entre la Libye et la communauté internationale.