Lomé Actu, l20 mars 2025 – Construite pour 800 détenus, la prison de New Bell, à Douala, en accueille aujourd’hui plus de 4 000. Ce surpeuplement engendre des conditions de détention inhumaines et met en lumière les failles du système carcéral camerounais.
Une prison héritée de la colonisation
Initialement installée par les Allemands en 1896, puis reprise par l’administration française, la prison de New Bell a conservé un modèle répressif. Les détenus y subissent des conditions précaires, avec un encadrement insuffisant : 4 963 détenus en 2008 pour seulement 250 gardiens.
Une gestion informelle et brutale
Face à ce manque de surveillance, certains prisonniers sont désignés comme « activistes anti-gang », une milice interne qui impose l’ordre en échange de privilèges. Ce système a entraîné des abus et des actes de torture, provoquant une révolte ayant conduit au renvoi du directeur de la prison.
Un projet de nouvelle prison
Pour désengorger New Bell, les autorités camerounaises ont annoncé la construction d’un nouvel établissement à PK19, à Douala. Mais sans réforme profonde, ce déplacement risque d’être une simple solution temporaire.