Lomé Actu, 13 décembre 2024 – La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), une coalition de l’opposition togolaise, a confirmé qu’elle ne prendra pas part aux premières élections sénatoriales prévues le 2 février 2024. Ce scrutin, organisé au suffrage indirect, permettra aux conseillers municipaux et régionaux d’élire une quarantaine de sénateurs, tandis que vingt autres seront désignés par le président Faure Gnassingbé.
Une position ferme face à la Vème République
Pour la DMP, cette élection s’inscrit dans un processus qu’elle juge illégitime. Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la plateforme et députée, a dénoncé la mise en place des institutions de la Vème République, qu’elle qualifie de “coup d’État constitutionnel”. « Le régime cherche à consolider un projet contraire aux attentes des Togolais, qui aspirent à élire directement leur président au suffrage universel. Participer à ce processus serait une trahison de leur volonté », a-t-elle déclaré.
Critiques sur le contexte électoral et la gestion budgétaire
La DMP critique également les manœuvres ayant précédé cette élection. Selon Mme Adjamagbo Johnson, les scrutins municipaux et régionaux ont été manipulés pour garantir une majorité confortable au régime en place. Elle déplore également la création d’une institution qu’elle considère comme inutile et coûteuse.
« Dans un contexte où les défis sociaux et économiques sont immenses, ajouter une structure budgétivore ne fera qu’aggraver la situation », a-t-elle ajouté.
Les enjeux d’un Sénat controversé
L’instauration du Sénat marque une étape clé de la transition vers les institutions de la Vème République. Une fois en place, les deux chambres du Parlement éliront un président de la République dont le rôle sera essentiellement symbolique. Le pouvoir exécutif restera concentré entre les mains du président du Conseil, une fonction qui, selon toute vraisemblance, reviendra au président actuel Faure Gnassingbé.
Cette décision de la DMP s’ajoute à un contexte politique déjà tendu au Togo, où le processus constitutionnel et institutionnel reste vivement contesté par une partie de l’opposition.