Lomé Actu 28 Juillet 2025– Le 29 juillet marque la fin de la période de six mois accordée au Mali, au Niger et au Burkina Faso pour revenir sur leur décision de quitter la Cédéao. Les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui avaient claqué la porte en janvier dernier, n’ont donné aucun signe de retour.
Depuis leur retrait, peu de choses ont changé sur le terrain. Les citoyens continuent de circuler librement avec leurs documents Cédéao, et les échanges commerciaux restent inchangés. Seuls les fonctionnaires issus de ces trois pays ont été licenciés et doivent quitter leur poste d’ici fin septembre.
En mai, une réunion à Bamako a réuni les représentants des trois États et le président de la Commission de la Cédéao. Cette rencontre a permis de lancer les négociations, mais depuis, aucun progrès public n’a été annoncé. Les discussions se poursuivent discrètement à un niveau technique, sans détails sur les éventuels accords ou blocages.
Les enjeux sont lourds : circulation des personnes, avenir des programmes régionaux, remboursement des dettes envers la BIDC, et maintien des investissements. L’AES cherche à conserver un maximum d’avantages malgré sa sortie. De son côté, la Cédéao tente d’éviter un précédent qui pourrait encourager d’autres pays à suivre le même chemin.
Pour Baba Dakono, politologue malien, il est crucial de limiter l’impact du retrait sur les populations et les échanges. Il alerte aussi sur les risques pour l’organisation régionale, déjà fragilisée par des tensions internes et la menace jihadiste qui se rapproche des côtes.
Le processus s’annonce long. En comparaison, le Brexit avait pris quatre ans pour être bouclé. Dans le cas de l’AES, l’opacité des discussions laisse les populations dans l’incertitude. Le défi : réussir une séparation sans chaos, tout en préservant ce qu’il reste de coopération régionale.