Lomé Actu, 21 décembre 2024 – Le ministère des Affaires étrangères du Niger a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade du Nigeria, accusant le pays voisin de servir de “base arrière” à des tentatives visant à déstabiliser le régime en place, selon un reportage diffusé à la télévision nationale.
Des relations tendues depuis le coup d’État de 2023
Les relations entre le Niger et le Nigeria se sont détériorées après le coup d’État militaire au Niger en 2023, qui a mis fin à l’ordre constitutionnel et rompu les liens avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu, également président en exercice de la CEDEAO, avait brièvement envisagé une intervention militaire pour restaurer le pouvoir de Mohamed Bazoum, président déchu du Niger.
Accusations de soutien à l’ancien régime
Malgré une reprise temporaire de la coopération sécuritaire en août, les tensions se sont ravivées. Mercredi, le ministre des Affaires étrangères nigérien, Bakary Yaou Sangaré, a affirmé que le Nigeria offrait un refuge aux responsables du régime précédent tout en collaborant avec des puissances étrangères pour déstabiliser le Niger.
« Malgré les efforts pour normaliser les relations, nous déplorons que le Nigeria persiste à servir de base arrière pour la déstabilisation du Niger avec la complicité de certaines puissances étrangères et d’anciens responsables du régime déchu », a déclaré Sangaré lors d’un discours télévisé jeudi soir.
Engagements sécuritaires non respectés ?
En août, les dirigeants militaires du Nigeria avaient pourtant assuré qu’ils ne participeraient à aucune déstabilisation des pays voisins. De son côté, le Niger avait confirmé sa volonté de collaborer activement au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale qui regroupe le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun pour lutter contre les groupes jihadistes.
Une lutte persistante contre les menaces jihadistes
Le Niger continue de faire face à des attaques de groupes armés liés à l’État islamique, à Al-Qaïda et à Boko Haram dans les régions de Tillabéri et Diffa. Dans ce contexte, la junte au pouvoir a renforcé ses alliances avec les gouvernements militaires du Mali et du Burkina Faso, formant l’Alliance des États du Sahel (AES) pour une coopération stratégique renforcée.