Lomé Actu, 20 février 2025 – Pendant plusieurs années, des centaines de fidèles se sont rendus à Trevignano Romano, un petit village situé près de Rome, pour prier devant une statue de la Vierge Marie qui, selon eux, pleurait des larmes de sang. L’affaire, qui a suscité un engouement médiatique et religieux, a pris un tournant spectaculaire après une analyse ADN révélant que le sang en question appartenait à Gisella Cardia, la femme à l’origine des prétendues apparitions.
Un phénomène qui a attiré des foules
Tout a commencé en 2016 lorsque Gisella Cardia, une femme se présentant comme voyante, a affirmé que la statue de la Vierge lui envoyait des messages divins et pleurait des larmes de sang. Rapidement, des pèlerins venus de toute l’Italie et même de l’étranger ont commencé à affluer vers Trevignano Romano, espérant assister au miracle et recevoir des bénédictions. Cardia, qui organisait des prières collectives chaque 3 du mois, a réussi à réunir une communauté de croyants fervents, certains allant jusqu’à lui verser d’importants dons pour soutenir son mouvement.
Une enquête judiciaire et des analyses ADN accablantes
Toutefois, face aux doutes grandissants de certains habitants et des autorités ecclésiastiques, une enquête a été ouverte en 2023. Les procureurs de la ville portuaire de Civitavecchia ont ordonné des tests ADN sur les traces de sang présentes sur la statue. Le verdict est tombé : le sang correspondait au profil génétique de Gisella Cardia elle-même, invalidant toute origine divine.
Cette révélation a immédiatement relancé les accusations de fraude. Pour de nombreux experts, Cardia aurait utilisé cette supercherie pour manipuler les croyants et récolter des dons. D’ailleurs, la femme était déjà connue de la justice italienne pour une condamnation passée pour fraude bancaire.
L’Église catholique prend ses distances
Le Vatican et l’évêque de Civita Castellana, diocèse dont dépend Trevignano Romano, ont officiellement déclaré que le phénomène n’avait rien de surnaturel. Dans un communiqué, le dicastère pour la Doctrine de la Foi a rappelé que « l’authenticité d’un miracle doit être évaluée avec prudence et rigueur ». L’Église a ainsi invité les fidèles à faire preuve de discernement face à de telles déclarations et à ne pas se laisser tromper par des impostures.
Une disparition mystérieuse
Depuis l’éclatement de l’affaire, Gisella Cardia a disparu. Selon plusieurs sources, elle aurait quitté son domicile, et même son avocat ne saurait où elle se trouve actuellement. Cette fuite alimente encore davantage la polémique, renforçant la thèse d’une fraude préméditée.
Une communauté divisée entre colère et déception
Si certains fidèles se disent profondément trahis et dénoncent une manipulation, d’autres continuent de croire en Cardia et en ses visions. Pour ces derniers, il pourrait s’agir d’une tentative de la faire taire et de discréditer son message.
L’affaire de la « Vierge aux larmes de sang » reste donc un exemple frappant de la façon dont la foi et les phénomènes surnaturels peuvent être exploités, suscitant à la fois espoir et désillusion.