Lomé Actu, 27 novembre 2024 – Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a officiellement demandé le retrait des bases militaires françaises présentes dans le pays, affirmant que leur maintien est incompatible avec la souveraineté nationale. Cette déclaration intervient à l’approche des commémorations du 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, une tragédie coloniale marquante.
Une décision symbolique pour la souveraineté
Lors d’une interview à l’AFP, Faye a rappelé que le Sénégal, en tant que nation indépendante, ne peut tolérer la présence permanente de forces étrangères. « La souveraineté d’un pays implique l’absence de bases militaires étrangères sur son territoire », a-t-il déclaré.
Cette position s’inscrit dans la continuité de la campagne électorale de Faye, élu en mars dernier, qui avait promis de réduire la dépendance du Sénégal vis-à-vis des puissances étrangères. Cependant, il a précisé que cette demande ne signifie pas une rupture des relations avec la France, soulignant l’importance des liens économiques entre les deux pays.
Une reconnaissance historique de la France
La déclaration du président intervient peu après avoir reçu une lettre d’Emmanuel Macron, dans laquelle le président français qualifie de « massacre » l’épisode de Thiaroye en 1944, où des soldats sénégalais furent abattus par l’armée française alors qu’ils réclamaient leurs soldes. Faye a salué ce geste comme « une avancée majeure » dans le processus de réconciliation, mais a indiqué qu’une demande officielle de pardon pourrait être envisagée.
Une tendance régionale
Le Sénégal est l’un des derniers pays d’Afrique de l’Ouest francophone à héberger des bases militaires françaises, alors que des voisins comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont déjà expulsé les troupes françaises. La France, en réponse à ces changements, a progressivement réduit sa présence militaire en Afrique, passant de 350 à 100 soldats au Sénégal cette année.
Les commémorations du massacre de Thiaroye revêtent une forte charge symbolique dans le contexte actuel. Elles rappellent non seulement les abus coloniaux, mais aussi l’importance pour le Sénégal de définir son avenir en toute indépendance, tout en maintenant des partenariats équilibrés avec ses anciens colonisateurs.