(Lomé Actu) – Au Ghana, l’affaire des migrants expulsés par les États-Unis prend une tournure de plus en plus sombre. Selon leurs avocats, au moins six Ouest-Africains auraient été transférés clandestinement du Ghana vers le Togo, sans documents ni encadrement officiel, a rapporté RFI . Parmi eux, un Nigérian d’une trentaine d’années, que nous appellerons John pour préserver son anonymat, livre un témoignage glaçant.
« Les agents nous ont dit qu’ils nous conduisaient dans un meilleur hôtel, mais au lieu de cela, nous avons roulé des heures jusqu’à Aflao, à la frontière », raconte-t-il. Une fois sur place, les agents ne les ont pas fait passer par un poste officiel. « Ils nous ont simplement fait traverser de manière clandestine, puis nous ont abandonnés, en disant qu’ils reviendraient. Ils ne sont jamais revenus. »
John et ses compagnons se retrouvent donc au Togo, sans papiers, sans argent et dans une peur constante. « Je vis ici dans l’illégalité. Si la police m’arrête, je risque la prison ou une expulsion vers le Nigéria. Là-bas, je serais arrêté, torturé, peut-être tué », confie-t-il, la voix tremblante.
Ses avocats espèrent obtenir son retour aux États-Unis, où il a laissé sa femme et ses quatre enfants. Mais en attendant, sa vie reste suspendue, entre insécurité, clandestinité et incertitude. Une affaire qui interroge sur les pratiques de transfert des autorités ghanéennes, et qui pourrait bien devenir un nouveau dossier diplomatique sensible entre Accra, Lomé et Washington.
