Lomé Actu, 30 décembre 2024 – Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé dimanche devant les deux chambres du Parlement dans un discours adressé à la nation. Il a vivement critiqué la France, appelant cette dernière à reconnaître pleinement les exactions commises pendant la colonisation de l’Algérie (1830-1962). Selon les déclarations rapportées par la présidence, Tebboune a insisté sur la nécessité pour Paris de prendre des mesures concrètes, notamment pour nettoyer les zones contaminées par les essais nucléaires effectués dans le sud algérien.
Abdelmadjid Tebboune a rappelé que son pays ne réclame pas de réparations financières mais exige le respect et la dignité pour les victimes algériennes et leurs descendants. Il a également réfuté les arguments glorifiant la colonisation, affirmant qu’elle avait laissé l’Algérie dans un état de grande précarité, avec un taux d’analphabétisme de 90 % à l’indépendance.
« Les Français doivent admettre qu’ils ont tué et massacré les Algériens », a souligné le président Abdelmadjid Tebboune en revenant sur la période coloniale et la guerre d’indépendance algérienne.
Le président algérien a également abordé la question du Sahara occidental, accusant la France de soutenir l’idée d’autonomie, qu’il considère comme un obstacle à la décolonisation et à l’autodétermination.
Enfin, Abdelmadjid Tebboune a évoqué, pour la première fois, l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, survenue en novembre à Alger. Il l’a accusé de collaborer avec la France et de nuire à la souveraineté algérienne, précisant que Sansal est détenu pour atteinte à la sûreté de l’État.