Lomé Actu, 03 Juillet 2025 – Facebook, TikTok, YouTube et WhatsApp, des difficultés d’accès à ces réseaux sociaux au Togo sont devenus la norme depuis quelques jours. Ces interruptions partielles ou totales ont été relevées à travers tout le pays.
Deux organisations majeures de défense des droits des consommateurs, la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT) et l’Association Togolaise des Consommateurs (ATC), dénoncent ce qu’elles qualifient de « censure déguisée ». Selon elles, ces perturbations seraient directement liées aux manifestations antigouvernementales qui se sont tenues les 26, 27 et 28 juin derniers.
Alors que le gouvernement n’a publié aucune communication officielle sur le sujet, le silence des autorités alimente les soupçons. Pour la LCT et l’ATC, ces limitations d’accès constituent une atteinte aux libertés numériques et s’inscrivent dans une logique de répression prolongée, s’étendant désormais à l’espace digital.
Les associations appellent à la transparence et à la levée immédiate de toute mesure technique visant à restreindre la liberté d’expression en ligne.
Pour la LCT, dirigée par Dr Emmanuel Sogadji, ces perturbations constituent « une violation flagrante de la liberté d’expression », un droit pourtant protégé par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Elle rappelle que le Togo a déjà été condamné en 2020 par la Cour de Justice de la CEDEAO pour des faits similaires remontant à 2017. Cette nouvelle restriction s’apparente donc, selon l’organisation, à une récidive et « un grave recul démocratique ».
Du côté de l’ATC, le ton est tout aussi alarmiste. Dans un communiqué publié le 2 juillet, l’association évoque « une vive inquiétude parmi les consommateurs » et pointe l’absence de toute communication officielle de la part des opérateurs ou des autorités. Pour Dénis Tchalla, membre du bureau exécutif, cette opacité est une nouvelle atteinte aux droits des usagers. « En plus de restreindre l’accès à des outils numériques essentiels, on nous prive d’information, ce qui ajoute à la frustration collective », explique-t-il.