Lomé Actu, 06 Juillet 2025- Un grave incident a secoué la capitale kényane dimanche 6 juillet, alors que le climat politique reste tendu. Une vingtaine d’individus armés ont fait irruption au siège de la Commission kényane des droits de l’homme, perturbant un événement organisé à la veille de la journée symbolique du « Saba Saba », commémorant les luttes pour la démocratie des années 1990.
Les assaillants, munis de bâtons, ont pénétré de force dans les locaux, pourtant verrouillés, où se tenait une conférence axée sur les violences policières. Ils ont proféré des menaces, accusé les organisateurs de vouloir inciter aux troubles, avant de s’emparer de plusieurs équipements, dont des ordinateurs et du matériel audio.
La Commission a immédiatement dénoncé une tentative d’intimidation orchestrée pour faire taire les voix critiques, une opinion partagée par l’ONG Women’s Collective, co-organisatrice de l’événement, qui a parlé d’une atteinte grave à la liberté d’expression.
L’ancien président de la Cour suprême, David Maraga, figure montante de l’opposition et pressenti pour la présidentielle de 2027, a vivement réagi. Il a appelé à mettre fin à l’usage de groupes armés contre les civils, dénonçant une dérive autoritaire susceptible d’entraîner le pays dans le chaos.
Ce type de milices, appelées localement « goons », est régulièrement soupçonné de servir d’instrument de répression pour le pouvoir en place. Le Kenya traverse actuellement une période de forte agitation sociale, marquée par de nombreuses manifestations. Fin juin, 29 personnes ont été tuées à Nairobi, portant à plus de 60 le nombre de victimes en un an.