(Lomé Actu) – Cinq ans après sa création dans le sillage de la présidentielle de 2020, la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) est désormais dissoute de facto. Le mouvement, qui avait porté la candidature de feu Agbéyomé Kodjo face à Faure Gnassingbé, a reçu notification de son interdiction d’exercer sur l’ensemble du territoire national.
Dans un courrier daté du 25 septembre 2025 et signé par Esso Koudjoou, secrétaire général par intérim du ministère de l’Administration territoriale, la DMK est déclarée comme une entité « sans existence légale », faute de récépissé officiel.
« Aucune personne ne saurait se prévaloir de cette organisation et prétendre agir ou mener une quelconque activité en son nom », précise le document transmis également au ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Une coalition éphémère mais marquante
Née de l’appel de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, figure de l’opposition togolaise et ancien archevêque de Lomé, la DMK s’était imposée comme une plateforme politique inédite, rassemblant plusieurs partis et organisations de la société civile autour de la candidature d’Agbéyomé Kodjo. Le mouvement avait contesté avec force la réélection de Faure Gnassingbé en 2020, dénonçant des fraudes massives.
Mais après l’exil et la disparition progressive de ses principaux leaders, notamment le décès d’Agbéyomé Kodjo en 2022, la coalition a progressivement perdu en influence.
Une décision politique lourde de symboles
L’interdiction des activités de la DMK suscite des interrogations sur l’espace politique togolais. Pour les partisans du régime, elle vient clarifier une situation juridique : une organisation non reconnue officiellement ne peut continuer à se prévaloir d’une existence. Mais pour certains observateurs, la mesure s’apparente à un coup de plus porté à la liberté d’organisation et au pluralisme politique dans le pays.
Reste à savoir si cette décision mettra un terme définitif à l’aventure de la DMK ou si ses anciens membres chercheront à se reconstituer sous une autre bannière politique.