Lomé Actu, 14 avril 2025 – La présidence nigériane tente d’éteindre la polémique après une décision fracassante d’un tribunal américain. Un juge fédéral a ordonné la publication de documents confidentiels du FBI et de la DEA sur Bola Tinubu, ravivant les soupçons liés à une ancienne enquête pour trafic de drogue dans les années 1990 à Chicago.
Cette décision judiciaire intervient après une plainte déposée en 2023 par un citoyen américain, Aaron Greenspan, dans le cadre du Freedom of Information Act. Ce dernier réclamait l’accès à douze demandes de documents transmises entre 2022 et 2023 à plusieurs agences fédérales, dont le FBI, la DEA, le Département d’État, l’IRS et la CIA. Son objectif : obtenir des preuves concernant Bola Tinubu et plusieurs individus cités dans des affaires de trafic d’héroïne aux États-Unis.
Pendant plus d’un an, les agences ont opposé des refus catégoriques, les fameux “Glomar responses”, une stratégie consistant à ne ni confirmer ni infirmer l’existence des documents. Mais la juge Beryl Howell du District de Columbia a cassé cette position, la jugeant “ni logique ni plausible”. Elle a estimé que les autorités américaines avaient déjà reconnu l’existence d’enquêtes impliquant Tinubu, rendant toute tentative de dissimulation injustifiée.
Du côté d’Abuja, la réaction a été immédiate. Bayo Onanuga, conseiller spécial du président, a minimisé la portée du jugement : “Il n’y a rien de nouveau. Les rapports de l’agent Moss du FBI sont disponibles depuis plus de 30 ans et n’ont jamais incriminé le président.” Il a ajouté que les avocats de la présidence examinent la décision.
Le juge a cependant maintenu la confidentialité des documents liés à la CIA, faute de preuve que l’agence ait reconnu leur existence. Un rapport conjoint des parties (à l’exception de la CIA) est attendu d’ici le 2 mai. L’affaire pourrait donc encore faire du bruit, même si Tinubu, jusqu’ici, n’a jamais été poursuivi aux États-Unis.